Afrique : discussions pour l'ouverture d'un marché commun Est et Sud

Les dirigeants de 26 pays d'Afrique de l'Est et du Sud ont décidé le 12 juin à Johannesburg le lancement de négociations en vue de créer un immense marché commun couvrant toute la moitié orientale du continent, qui aura vocation à couvrir un jour toute l'Afrique selon ses initiateurs.

Il s'agit de former une très vaste zone de libre échange englobant le Marché commun des États d'Afrique australe et de l'Est (Comesa), la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), trois ensembles très hétérogènes qui se chevauchent en partie.

Le produit intérieur brut de cette "Tripartite" est compris entre 875 et 1.000 milliards de dollars, selon les estimations, soit, selon les chiffres du communiqué adopté le 12 juin, 58% de la richesse produite en Afrique.

Du Cap au Caire, selon le vieux rêve de l'homme politique britannique Cecil Rhodes, la "zone de libre échange tripartite" comprendra l'Afrique du Sud et l'Égypte, les économies les plus développées du continent, mais aussi celles qui croissent le plus vite, notamment l'Angola et l'Éthiopie.

La Libye fait aussi partie de l'ensemble. Elle était représentée à Johannesburg par son ambassadeur en Zambie. "Le temps est venu de rassembler ces organisations pour former une grande puissance économique, pour accroître le commerce entre pays africains", a souligné le roi du Swaziland Mswati III, qui préside la Comesa (son pays étant également membre de la SADC).

Les négociations qui vont s'engager devront laisser à d'autres pays africains la possibilité de rejoindre le bloc, a-t-il insisté. "La Tripartite est une étape décisive pour réaliser la vision africaine de créer une communauté économique africaine" englobant la totalité du continent, ont relevé à ce sujet les participants du sommet de Johannesburg, dans leur communiqué commun. "Nous nous rencontrons pleinement conscients de la responsabilité collective que nous portons envers les pères fondateurs de l'Afrique de créer un seul marché continental de grande valeur économique", a ajouté le président sud-africain Jacob Zuma.

Le projet de zone de libre échange tripartite avait été approuvé lors d'une première conférence en octobre 2008, à Kampala.

Concrètement, les leaders africains n'ont pas fixé de date pour la mise en place de leur marché commun. La "feuille de route" qu'ils ont adoptée le 12 juin prévoit pour le moment trois ans de négociations, selon une diplomate.

Ils ont également insisté sur la nécessité de renforcer les infrastructures, et ont appelé les bailleurs de fonds à les aider à construire des corridors Est-Ouest venant renforcer le corridor Nord-Sud lancé en 2009 lors d'une conférence à Lusaka.

Quand bien même certains pays appartiennent simultanément à plusieurs d'entre eux, les trois blocs régionaux ont déjà lancé leurs propres projets de marché commun (en 2005 pour l'EAC, 2008 pour la SADC et 2009 pour la Comesa). Mais ils sont en retard dans leurs programmes d'ouverture des frontières : les tracasseries douanières continuent, et les barrières non tarifaires sont autant d'obstacles jugés nuisibles à la compétitivité par les économistes.

AFP/VNA/CVN

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