"Cette nouvelle institution sera créée par les deux institutions indépendantes au Portugal que sont la Banque du Portugal et la Cour des comptes", précise M. Passos Coelho dans une interview au quotidien français Les Échos du 7 juin.
Elle sera composée de personnalités indépendantes, dont des non-Portugais "afin d'être totalement transparente sur la consolidation budgétaire, mais aussi sur les finances des entreprises détenues par l'État, des régions et des villes", ajoute-t-il, sans donner de date pour sa création.
Le futur chef de gouvernement souligne que cette autorité budgétaire "aura des pouvoirs très larges", sans autres précisions.
Pour relancer la croissance, le futur chef du gouvernement portugais mise sur les exportations. Pour ce faire, "nous allons abaisser le coût du travail pour les entreprises, principalement pour celles qui exportent. Ce sera une façon de récupérer de la compétitivité", argumente-t-il.
Le futur Premier ministre appelle par ailleurs à plus d'ambition pour éviter un scénario catastrophe à la manière grecque. "Nous devons être plus ambitieux en termes de privatisations, dans les médias publics, par exemple", avance-t-il. Le Portugal a aussi "besoin de nouvelles règles pour la sécurité sociale, l'éducation et la justice. Nous sommes très ambitieux à propos de ces réformes structurelles, bien au-delà de ce qui est prévu par l'accord" avec les créanciers du pays, plaide-t-il.
M. Passos Coelho conclut que son pays doit respecter tous les objectifs fixés dans l'accord conclu avec la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) en échange d'un plan d'aide de 78 milliards d'euros sur trois ans.
Par ailleurs, dans un entretien au Wall Street Journal, M. Passos Coelho précise que son gouvernement ne tenterait pas dans un premier temps de renégocier les termes de cette aide pour obtenir des conditions plus favorables. "Quand nous aurons montré que nous faisons nos devoirs, nous pourrons alors retourner sur les marchés pour nous financer. Et une fois que cela sera arrivé, le Portugal pourra à un moment ou à un autre renégocier les taux d'emprunt prévus dans le cadre du plan d'aide", ajoute le responsable.
AFP/VNA/CVN