"Les membres ne sont pas parvenus à un consensus sur une modification de la production", a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah El-Badri, lors d'une conférence de presse. "Pendant cette réunion, personne ne s'est véritablement opposé à une augmentation de la production, c'est le timing et le montant de cette hausse qui ont fait débat", a de son côté assuré le ministre iranien du Pétrole, Mohammed ali-Abadi, dont le pays assure cette année la présidence de l'OPEP.
Les quotas de production de l'organisation, qui comprend 12 pays et pompe 40% de l'offre mondiale, sont fixés à 24,84 millions de barils/jour depuis début 2009 et ont donc été reconduits pour la huitième fois.
Une décision qui a démenti les pronostics des marchés. Après l'annonce, les cours du brut ont soudainement grimpé sur les places de Londres et de New York.
Plusieurs pays du Golfe avaient laissé la porte ouverte à une possible hausse de l'offre de brut du cartel afin de répondre aux craintes des pays consommateurs, dont la croissance économique est menacée par les prix élevés du brut, au-dessus de 100 dollar le baril depuis plusieurs mois. "Le marché va être plus tendu" au second semestre, avait indiqué avant la réunion Mohamed bin Dhaen Al-Hamli, le ministre émirati, tandis que son homologue du Koweït s'était déclaré "inquiet" de l'envolée des prix.
De même, un comité de l'OPEP avait recommandé le 7 juin une augmentation d'un à 1,5 mbj, une suggestion qui s'est heurtée à la fermeté des membres les plus conservateurs de l'organisation, Iran en tête. "C'est une des pires réunions de l'OPEP à laquelle j'ai assisté", a confié à Dow Jones Newswires le puissant ministre du Pétrole saoudien, Ali al-Nouaïmi, qui défendait une hausse. Il a précisé que six pays (Iran, Irak, Algérie, Angola, Libye et Venezuela) s'y sont opposés.
Dès son discours d'ouverture, Mohammed ali-Aabadi avait imputé l'envolée des prix à "une spéculation excessive", estimant que le marché restait "suffisamment approvisionné". "Nous avons suggéré un délai de trois mois pour évaluer le marché et pour prendre une décision plus appropriée (lors d'une réunion exceptionnelle) mais cette proposition n'a pas obtenu de consensus", a ajouté M. ali-Abadi lors de la conférence de presse finale.
AFP/VNA/CVN
10/6/2011