Les Américains n'ont plus la capacité de voler au-delà de l'orbite basse de la Terre depuis 1972, année qui a marqué la fin du programme Apollo. Celui-ci avait permis à l'homme de poser le pied sur la Lune pour la première fois en juillet 1969. "Le prochain chapitre de l'histoire de l'exploration spatiale américaine s'écrit aujourd'hui", s'est enthousiasmé le 14 septembre le patron de la NASA, Charles Bolden, un ancien astronaute, lors d'une présentation de cette fusée de grande capacité dans l'enceinte du Congrès. "Ce nouveau système de lancement -baptisé Space Launch System- créera des emplois bien rémunérés, assurera le maintien du leadership américain dans l'espace et inspirera des millions de personnes à travers le monde", a-t-il prédit, soulignant que le premier vol d'essai était programmé pour 2017. "Ce nouveau système de lancement est essentiel pour exécuter le plan d'exploration élaboré par le président Obama et le Congrès (...), en combinaison avec la nouvelle capsule spatiale ("Orion Multi-Purpose Crew Vehicle") déjà en développement, le prolongement des activités de la Station spatiale internationale (ISS) et l'accent mis sur de nouvelles technologies", a expliqué M. Bolden.
Ce lanceur lourd dont le coût est estimé dans un premier temps à dix milliards de dollars par la NASA, permettra de transporter quatre astronautes pour des missions spatiales lointaines dans la future capsule Orion.
Les premiers étages de la fusée seront propulsés par des moteurs brûlant un mélange d'hydrogène et d'oxygène liquide à basse température. Pour le premier étage, les moteurs cryogéniques seront similaires à ceux utilisés par la navette spatiale. Le futur lanceur SLS sera aussi équipé pour les vols d'essais de cinq fusées à poudre d'appoint.
De fait, le SLS emprunte beaucoup au système de lancement de la navette et aux technologies du programme Constellation, proposé en 2004 par le président George W. Bush et annulé par son successeur Barack Obama qui l'a jugé trop coûteux.
Ce programme prévoyait le retour des Américains sur la Lune avant de viser la conquête de Mars.
La première version du futur lanceur sera capable de transporter dans l'espace une charge utile allant de 70 à 100 tonnes, ce qui en fera la fusée la plus puissante depuis Saturne V (programme Apollo) qui pouvait transporter 130 tonnes. L'agence spatiale américaine prévoit de faire évoluer le SLS pour accroître sa capacité à 130 tonnes.
"Il n'y a pas de plan bien établi pour l'utilisation de ce lanceur", a-t-il déploré. Les premières destinations devraient être, comme l'a indiqué du reste la NASA, un astéroïde, puis l'orbite martienne avant de viser la planète rouge elle-même. Mais, "Mars est loin dans le futur et probablement au-delà des années 2030", a-t-il estimé.
AFP/VNA/CVN