L'euro et les Bourses européennes dévissent

Le plan d'aide à la Grèce à peine bouclé, la crainte d'une contagion de cette crise de la dette au reste de l'Europe, et particulièrement à l'Espagne, a entraîné un mardi noir sur les Bourses européennes et fait rechuter l'euro sous le seuil de 1,30 dollar.

Des rumeurs selon lesquelles d'autres agences de notation que Standard and Poor's allaient dégrader la note de l'Espagne et selon lesquelles Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI ont saisi les marchés.

Après avoir enchaîné les plus bas, l'euro a fini par plonger peu avant 19h00 GMT sous le seuil de 1,30 dollar, pour la première fois depuis fin avril 2009. Il est descendu jusque 1,2984 dollar, avant de remonter à 1,2993 vers 20h30 GMT.

À la clôture, la Bourse de Madrid a lâché 5,41%, Lisbonne 4,21%, Milan 4,70%, Dublin 3,97%, Amsterdam 3,19%, Paris 3,64%, Londres 2,56% et Francfort 2,6%. La Bourse d'Athènes a, elle, cédé 6,68%.

Dans leur sillage, à New York, le Dow Jones a perdu 2,02%, sa plus forte baisse en 3 mois, et le Nasdaq 2,98%.

Pourtant, une semaine après la décision de Standard and Poor's d'abaisser la note de la dette espagnole, ses rivales Moody's et Fitch ont indiqué le 4 mai qu'elles n'étaient pas en train de réexaminer la note de l'Espagne, qui reste pour ces 2 agences la plus élevée possible, soit AAA.

Une indication qui n'empêchait pas les taux d'intérêt des titres de la dette sur 10 ans de grimper en flèche en Grèce (à 9,374%), en Espagne (à 4,099%) et surtout au Portugal (à 5,435%).

Avec le Portugal, l'Espagne est un des pays de la zone euro qui inquiète le plus les marchés. Ses déficits publics ont explosé en 2009 à cause de la crise financière, à 11,2% du PIB, et le gouvernement socialiste a promis un plan d'austérité pour les ramener à 3% en 2013.

Certains investisseurs estiment que l'Espagne risque de suivre le même chemin que la Grèce, sauvée de la banqueroute par les pays de la zone euro et le FMI qui ont promis dimanche une aide de 110 milliards d'euros sur 3 ans. "Une rumeur est en train de circuler dans les salles de marché selon laquelle l'Espagne aurait besoin de 280 milliards d'euros et pourrait les demander" au Fonds monétaire international, a ainsi expliqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.

Ces discussions ont été démenties par le premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et le FMI.

Standard and Poor's a abaissé la note de la dette à long terme de l'Espagne la semaine dernière, craignant que le pays ne se trouve plongé dans une longue période de faible croissance économique qui empêcherait le gouvernement de réduire les déficits. Les marchés redoutent aussi que le gouvernement espagnol ne tarde à adopter des mesures impopulaires.

Le niveau de la dette publique espagnole par rapport au produit intérieur brut est pourtant nettement plus bas que celui de nombreux pays de la zone euro, à 53,2% du PIB en 2009.

Test important, le Trésor espagnol procédera aujourd'hui à l'émission de bons du trésor à 5 ans, proposant 3% d'intérêt. Il espère lever au moins 2 milliards d'euros.

Comme souvent en cas d'inquiétude sur les finances publiques, les valeurs bancaires ont été en première ligne et ont terminé en nette baisse : Santander, première banque espagnole, a perdu 7,08% à 8,61 euros, Société Générale 5,75% à 38,62 euros, Crédit Agricole 5,97% à 10,40 euros.

AFP/VNA/CVN

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