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Le vol MH370 qui effectuait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin a disparu des radars le 8 mars 2014 avec 12 membres d'équipage et 227 passagers, dont deux tiers de ressortissants chinois.
L'artiste indien Sudarsan Pattnaik a sculpté dans le sable l'avion disparu du vol MH370 sur une plage de Puri le 7 mars. |
Le 29 janvier, la Malaisie a officiellement déclaré que cette disparition était un accident mais, malgré des opérations de recherches internationales de très grande ampleur, l'avion reste introuvable.
Le Premier ministre malaisien Najib Razak, dont le pays fait l'objet de critiques virulentes de la part des familles, a tenu à réaffirmer dimanche sa détermination à leur apporter des réponses.
Malgré "les maigres éléments matériels" dont disposent les enquêteurs, "la Malaisie reste engagée dans les recherches et garde l'espoir que le vol MH370 sera localisé", a déclaré Najib Razak dans un communiqué.
Des navires explorent depuis des mois le fond sous-marin dans le sud de l'océan Indien, en utilisant des sonars sophistiqués qui ont déjà ratissé environ 40% d'une "zone prioritaire de recherche", dans la partie la plus septentrionale de l'océan Indien, sur quelque 60.000 kilomètres carrés.
Rien n'a encore été trouvé en dehors de plusieurs conteneurs maritimes au cours de cette opération dirigée par l'Australie et qui doit s'achever en mai.
Dimanche 8 mars, le Premier ministre australien Tony Abbott a fait savoir que si ces opérations n'aboutissaient pas, l'Australie et ses partenaires avaient "l'intention de lancer d'autres recherches" dans un périmètre équivalent de 60.000 kilomètres carrés. Il n'a pas précisé l'endroit où ces recherches seraient menées.
"Nous le devons aux familles des victimes", a dit Tony Abbott au cours d'une conférence de presse en se disant "raisonnablement confiant" quant aux chances de succès des recherches.
Rapport d'étape
Une équipe indépendante d'experts internationaux doit publier dimanche 8 mars à 15h00 à Kuala Lumpur (07h00 GMT) un rapport d'étape sur la disparition du MH370.
Des messages de solidarité ont été déposés à Kuala Lampur à l'occasion d'un rassemblement en hommage aux personnes à bord du vol MH370 le 6 mars, un an après sa disparition. |
L'explication la plus crédible avancée jusqu'ici par les responsables de l'enquête est qu'une brusque chute du niveau de l'oxygène au sein de l'appareil a rendu l'équipage et les passagers inconscients. L'avion aurait continué de voler en pilotage automatique, jusqu'à sa chute en mer, faute de carburant.
Le Premier ministre malaisien a reconnu dimanche 8 mars que "l'absence de réponse et de preuve matérielle -- comme l'épave de l'avion - avait été un poids supplémentaire à porter" pour les familles des disparus.
Ces familles, pour une grande part, sont convaincues que la Malaisie leur cache la vérité.
Dans un entretien à l'AFPTV, Ghyslain Wattrelos, un Français ayant perdu sa femme et deux de ses enfants dans la catastrophe, a dit sa "colère" de ne rien savoir sur les circonstances de la disparition de l'appareil.
"Je suis terriblement en colère et de plus en plus, parce que ça fait un an et on ne sait rien de plus qu’il y a un an", "on sait qu’on nous ment, on ne se sent pas soutenus dans cette histoire", a-t-il déclaré, accusant les autorités françaises de connaître elles aussi la vérité sans vouloir la révéler.
Aux yeux de Ghyslain Wattrelos, la thèse "vraisemblable, c’est que l'avion a été détourné". "Après, qu’est-ce qui s’est passé? Je n’en sais rien. Est-ce que l'avion a été abattu, est-ce que l’avion a atterri quelque part?", poursuit cet homme qui affirme conserver "un infime espoir" et évoque un "travail de deuil impossible".
À Pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a évoqué ce dimanche "un jour pénible pour les familles des passagers". "Nos pensées sont avec vous", a-t-il dit.
L'histoire de l'aviation civile ne recense qu'un seul cas d'avion transportant plus de 100 personnes ayant disparu et dont le sort reste à ce jour inconnu.
L'affaire remonte à 1962, lorsqu'un appareil de la société américaine Flying Tiger Line, affrété par l'armée américaine, s'était volatilisé entre l'archipel de Guam et les Philippines avec 107 personnes à bord.
AFP/VNA/CVN