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Lê Xuân Huy, directeur général adjoint du Centre spatial national du Vietnam. |
Photo : VNSC/CVN |
Selon Lê Xuân Huy, directeur général adjoint du Centre spatial national du Vietnam (VNSC), relevant de l’Académie des sciences et technologies du Vietnam, la Stratégie pour le développement et l’application des sciences et technologies spatiales à l’horizon 2030 montre le grand intérêt que portent les dirigeants politiques pour le développement de ce secteur. "Elle créera de nombreuses opportunités pour les scientifiques, les fabricants, les entreprises et toutes les parties prenantes dans ce secteur", estime-t-il.
Franchir plusieurs étapes
Dans le secteur de l’aérospatial, le Vietnam a franchi plusieurs étapes importantes ces dernières années.
En 1980, Pham Tuân a été le premier astronaute asiatique à voler dans l’espace.
En 2006, la Stratégie de recherche et de développement des technologies spatiales à l’horizon 2020 a été approuvée par le gouvernement.
En 2008, le Vietnam a lancé VINASAT-1, son premier satellite de télécommunications.
En 2012, le projet de centre spatial vietnamien a été mis en œuvre.
En 2013, le premier satellite vietnamien de télédétection, VNREDSat-1, a été mis en orbite. Et PicoDragon a été le premier satellite entièrement fabriqué par le Vietnam (pesant un kilo).
En 2019, le satellite MicroDragon, d’un poids de 50 kg, a été fabriqué par 36 ingénieurs vietnamiens, soutenus par de nombreux professeurs japonais dans le processus de conception et de développement.
Tout récemment, le satellite NanoDragon, entièrement fabriqué au Vietnam, a également été déplacé vers le site de lancement du Centre spatial d’Uchinoura, dans la préfecture de Kagoshima, dans le Sud du Japon. Il devrait être mis en orbite le 1er octobre 2021.
Les satellites que possède le Vietnam apportent de grandes avancées dans le développement socio-économique du pays. On peut citer : la surveillance de l’environnement, la météorologie, la cartographie, la prévision et l’évaluation de l’impact du changement climatique ; la détection efficace des bateaux de pêche ; l’analyse des tendances à long terme de la pollution de l’eau ; la surveillance de la culture du riz et la détection les phénomènes naturels impactant l’agriculture (sécheresse, salinité, etc.), ainsi que la collecte de données sur l’état des forêts locales dans les zones reculées, déclare M. Huy.
Développement équilibré et durable
Malgré les avancées du secteur et ses applications industrielles nombreuses, M. Huy remarque que le développement de la technologie des sciences spatiales au Vietnam est toujours confronté à de nombreux difficultés et défis tels que les infrastructures limitées, le manque de ressources financières, humaines et de politiques de soutien. Par conséquent, il est important de se donner les moyens suffisants pour atteindre les objectifs fixés, notamment en matière de formation des ressources humaines.
En ce qui concerne le futur développement de l’industrie des sciences spatiales, Lê Xuân Huy affirme que la mission de conquérir l’espace au Vietnam sera celle des générations futures, mais la mission de produire une culture de l’innovation et nourrir l’amour de la science parmi la jeunesse est celle de la génération actuelle.
Pham Anh Tuân, directeur général du Centre spatial national du Vietnam, à côté du satellite MicroDragon. |
Photo : VNSC/CVN |
Pham Anh Tuân, directeur général du VNSC, va dans le même sens, en affirmant que "la technologie spatiale nécessite un investissement important en ressources financières, humaines et en temps pour assurer une orientation de développement équilibré et durable. Sans garantie de direction, il est très difficile pour une organisation d’oser investir. Le Parti et l’État doivent assurer un développement équilibré et durable du secteur en élaborant la loi sur l’espace, qui est une prémisse pour que d’autres domaines se sentent en sécurité dans l’investissement et le développement".
Aux dires de M. Tuân, le Vietnam devrait définir l’espace spatial comme l’un des cinq espaces (terre, espace aérien, mer, cyberespace et espace extra-atmosphérique) devant être maîtrisés pour protéger les intérêts nationaux.
"Afin de développer la science spatiale ainsi que l’industrie spatiale, le Vietnam doit promouvoir le développement de la technologie spatiale, créant une demande suffisamment attrayante pour les secteurs économiques et les start-up technologiques. Parallèlement, l’État doit avoir des politiques de mobilisation des ressources humaines avec un bon environnement de travail, de bonnes politiques de rémunération, pour attirer et préparer les ressources humaines", suggère-t-il.
D’après lui, pour que le secteur aérospatial ait les moyens de ses ambitions, il faut la participation du gouvernement, des entreprises et des habitants. Jusqu’ici, les faiblesses du pays dans le développement des technologies spatiales sont liées au manque de discipline, de coopération et de persévérance stratégique. "Le Vietnam doit régler ces faiblesses pour accélérer la croissance des technologies spatiales afin de ne pas prendre du retard à l’international", conclut-il.
Phuong Nga/CVN