Renforcer la résilience des régions côtières

Les zones littorales, riches en biodiversité et ressources naturelles, fournissent des moyens de subsistance à la moitié de la population vietnamienne. Cependant, elles sont aussi les plus touchées par les catastrophes naturelles, causant de grandes pertes humaines et matérielles.

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Sauvetage d’un bateau à l’embouchure Viêt, province de Quang Tri (Centre), lors d’une tempête.

Le Vietnam dispose d’un littoral s’étalant sur 3.260 km, qui abrite quelques-uns des secteurs économiques les plus importants du pays : l’industrie pétrolière, la pêche et l’aquaculture, sans oublier le tourisme balnéaire. Les régions côtières sont un des moteurs principaux du développement socio-économique national.

Actuellement, ce littoral fait face à de graves défis qui pourraient remettre en cause la durabilité des activités économiques. On pense par exemple à l’urbanisation croissante, induisant une pression sur les ressources naturelles, mais aussi et surtout au changement climatique, qui se manifeste par la survenance de catastrophes naturelles qui se répéteront plus souvent dans l’avenir.

Le littoral, des zones menacées

Selon un rapport élaboré par le gouvernement vietnamien, la Banque mondiale (BM) et la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) et publié en octobre 2020, environ 11,8 millions d’habitants vivant dans les provinces côtières sont exposés à la menace d’inondations intenses, et plus de 35% des agglomérations sont situées sur des côtes en érosion.

Les risques de crues dans les zones à forte croissance sont deux fois plus élevés que dans celles à faible croissance. Les secteurs économiques clés sont confrontés à des risques de catastrophes importants.

Chaque année, environ 852 millions d’USD, soit 0,5% du PIB national, et 316.000 emplois sont menacés par les inondations fluviales et côtières, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’aquaculture, du tourisme et de l’industrie. Les services publics essentiels sont également menacés : 26% des hôpitaux publics et des centres de santé ainsi que 11% des écoles sont exposés à d’intenses inondations côtières.

D’après les prévisions de la BM, dans un scénario pessimiste, le niveau moyen de la mer devrait augmenter de 30 cm d’ici 2050 et de 70 cm à l’horizon 2100. Cela accroîtra mécaniquement l’exposition des zones urbaines aux inondations intenses de 7%, exposant 4,5 millions de personnes supplémentaires dans les régions côtières.

Le développement des épisodes catastrophiques implique aujourd’hui de mettre en œuvre des politiques spécifiques aux budgets plus importants.

En plus des catastrophes naturelles impressionnantes, le changement climatique affecte progressivement les espaces à vivre, notamment dans le Sud du pays. Les vives-eaux y posent de plus en plus de problèmes. Les marées hautes provoquent dorénavant souvent des inondations dans de nombreuses zones basses du littoral dans le Sud oriental et à Hô Chi Minh-Ville, affectant considérablement la vie de la population.

Par ailleurs, l’érosion côtière devient un problème de plus en plus grave dans certaines localités du Centre et du Sud, comme aux embouchures Nhât Lê (province de Quang Binh) et Tùng (Quang Tri) dans le Centre, ou encore dans toute la partie ouest de la province de Cà Mau à l’extrême-Sud.

Malheureusement, ces tendances, déjà critiques pour certaines régions, risquent de s’aggraver dans l’avenir, comme le constate le Pr. associé-Dr. Mai Van Khiêm, directeur du Centre national de prévisions hydrométéorologiques. "Dans le futur, les tempêtes, les marées hautes et l’intrusion saline dans les régions côtières auront tendance à augmenter en raison de la vitesse rapide de l’urbanisation et du changement climatique", a-t-il averti.

Des mesures pour une meilleure résistance

Fortifier la digue pour lutter contre l’érosion côtière causée par les tempêtes et fortes pluies dans la province de Thua Thiên-Huê (Centre).

Pour le directeur général de l’Autorité de gestion des catastrophes naturelles du Vietnam, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Trân Quang Hoài, afin de réussir à développer une résilience au changement climatique et un modèle économique durable, il est impératif d’agir dès maintenant.

La directrice nationale de la BM au Vietnam, Carolyn Turk, a déclaré, quant à elle, que si le développement économique rapide se poursuivait actuellement dans les zones à haut risque, les dommages causés par les catastrophes risquaient d’être encore plus importants dans l’avenir. Ainsi le pays doit-il prendre des mesures à long terme pour faire en sorte que les régions côtières soient davantage résilientes tout en continuant d’être le moteur du développement socio-économique national.

Afin de faire face le plus vite possible à ce défi de taille, la BM a proposé des solutions pour que ces zones puissent mieux s’en protéger dans l’venir. Les mesures portent sur l’établissement d’une base de données sur les phénomènes climatiques, l’augmentation de la résilience des infrastructures (infrastructures routières, système hydraulique…), l’amélioration du système d’alerte précoce, le renforcement des capacités des autorités et agents locaux, la mise en place d’un budget spécifique pour les risques, etc.

Les objectifs de développement socio-économique du pays à moyen terme ne pourront être atteints sans une prise en compte des contraintes que fait peser le changement climatique, notamment dans les zones littorales. C’est un défi de taille qu’attendent le Vietnam et ses partenaires internationaux.

Texte : My Anh - WB/CVN
Photos : VNA/CVN

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