Les talibans ont exigé la rédaction d'une nouvelle Constitution conforme aux principes de l'islam pour participer au processus de paix en Afghanistan. |
"La Constitution afghane actuelle n'a pas de valeur parce qu'elle a été rédigée à l'ombre des bombardiers B52 et des envahisseurs", peut-on lire dans ce texte long de 14 pages. L'Afghanistan "nécessite une Constitution fondée sur les saints principes de l'islam, de l'intérêt national, des accomplissements historiques, de la justice sociale", ajoutent les talibans dans cette déclaration.
Les talibans ont participé pour la première fois à une réunion inédite rassemblant les principaux protagonistes afghans, les 20 et 21 décembre près de Chantilly, au nord de Paris, pour des discussions informelles à huis clos sur l'avenir du processus de paix afghan.
Les principales composantes du spectre politique et armé afghan étaient présents à la rencontre : représentants du gouvernement du président Hamid Karzaï, de l'opposition politique, et de l'insurrection armée des talibans et du Hezb-e-islami, deuxième composante la plus importante des insurgés afghans.
Cette rencontre intervient avec pour arrière plan une accélération des efforts pour amener les talibans ainsi que d'autres opposants au président Karzaï à la table des négociations pour déterminer de quelle façon l'Afghanistan sera gouverné après le départ des troupes occidentales fin 2014.
Le gouvernement du président Karzaï a élaboré une feuille de route pour rétablir la paix qui prévoit de persuader les talibans et d'autres groupes rebelles d'accepter un cessez-le-feu en vue de participer à terme à la mise en place de la démocratie naissante.
Un premier pas dans ce sens de la part de l'administration Karzaï a été de garantir la libération des dirigeants talibans détenus dans le Pakistan voisin.
La déclaration des talibans manifeste la persistance de leur défiance à l'égard du gouvernement.
Jusqu'ici les talibans ont refusé de négocier avec le gouvernement qu'ils considèrent comme une marionnette des États-Unis. Les négociations avec les responsables américains ont été interrompues en mars dernier.
AFP/VNA/CVN