Nigeria : un Français enlevé dans le Nord par des hommes armés

Un ingénieur français a été enlevé le 19 décembre au soir dans le Nord du Nigeria par une trentaine d'hommes armés qui ont attaqué la résidence de la société pour laquelle il travaillait, dans l'État de Katsina, frontalier du Niger, tuant deux Nigérians.

Une voiture de police dans le Nord du Nigeria, en janvier 2012.
Photo : AFP/VNA/CVN


D'abord annoncé par la police locale le 20 décembre au matin, l'enlèvement a été confirmé dans la soirée par le président français François Hollande, depuis l'Algérie où il effectue une visite d'État. "Je confirme que l'un de nos compatriotes a été enlevé dans le Nord du Nigeria", a-t-il déclaré, soulignant que la France utiliserait "tous les moyens pour retrouver" son ressortissant.
L'ingénieur, dont l'identité n'a pas été révélée, est devenu le 8e Français enlevé dans cette zone alors que sept Français sont déjà détenus par des islamistes au Sahel. L'homme qui travaillait sur un projet de ferme éolienne à Katsina pour le compte de la société française Vergnet, a été kidnappé à Rimi, à 25 km de la ville, a indiqué le commissaire de police de cette ville, Abdullahi Magaji. Selon lui, les islamistes, très actifs dans le nord du pays, ne seraient pas derrière cet enlèvement.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est dit "très inquiet". "Le fait qu'ils aient tué deux gardes, qu'ils soient puissamment armés et que ce soit une région dans laquelle il y a beaucoup de troubles, est extrêmement inquiétant", a-t-il déclaré à la radio France Info le 20 décembre soir. "Il n'y a pas à l'heure actuelle de revendication", a-t-il précisé.
Selon l'entourage du groupe Vergnet basé près d'Orléans (Centre de la France) et spécialisée dans l'eau et les énergies renouvelables, le chantier éolien a commencé "il y a un an et demi ou deux ans". "Ça s'est bien passé dans les débuts puis il y a eu des alertes en terme de sécurité" et Vergnet a ensuite obtenu du gouverneur une protection militaire, a précisé une chargée de communication.
Selon le commissaire Magaji, "une trentaine de ravisseurs ont attaqué la résidence où logent les ingénieurs". Un agent de sécurité et un voisin ont été tués, et un policier grièvement blessé. "Les assaillants ont ensuite lancé un engin explosif sur le commissariat de police en sortant de la ville, pour éviter que la police ne les poursuive", a-t-il précisé.
Selon un voisin voulant garder l'anonymat, trois ingénieurs français cohabitent habituellement dans la maison louée par l'entreprise dans le village de Rimi, mais "au moment de l'enlèvement, deux des trois ingénieurs étaient en voyage". Laurent Fabius a déclaré de son coté qu'"il aurait dû y avoir quatre ingénieurs français".
Selon le voisin, "les hommes en armes arrivés en voiture ont pris d'assaut le quartier, bloquant les routes d'accès. Certains d'entre eux sont entrés dans la maison. À 21h13, il y a eu des coups de feu autour de la maison qui ont duré 20 minutes. (...) On a trouvé le garde et un voisin morts et le policier qui gardait la maison a été grièvement blessé". Ce le 20 décembre, "le quartier est quadrillé par une trentaine de soldats, policiers et paramilitaires".
Le Nord et le Centre du Nigeria sont fréquemment la cible d'attaques du groupe Boko Haram, tenu responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes depuis 2009.

AFP/VNA/CVN

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