Vue générale de Ramat Shlomo où le gouvernement israélien avait donné son feu vert à la construction de 1.500 logements. Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Dans des déclarations séparées, les quatre pays européens du Conseil (France, Royaume-uni, Portugal, Allemagne), huit pays non-alignés ainsi que la Russie et la Chine, ont affirmé que ces initiatives étaient illégales et menaçaient d'anéantir toute chance de relancer des négociations pour instaurer deux États -- Israël et un État palestinien -- coexistant en paix.
Les quatre Européens ont publié une déclaration commune où ils "s'opposent fermement aux projets israéliens d'accroître" la colonisation en Cisjordanie, et en particulier au projet dit E1, qui couperait Jerusalem-Est du reste de la Cisjordanie. Ces projets "envoient un message négatif et font douter de sa volonté de négocier", affirme le texte. Les implantations "sont illégales au regard des lois internationales et nuisent aux efforts internationaux pour relancer les négociations de paix et garantir une solution à deux États", ajoutent les quatre pays. "Toute activité de colonisation, y compris à Jerusalem-Est, doit cesser immédiatement", selon eux.
Au nom des pays du Conseil membres du mouvement des non-alignés (Azerbaïdjan, Colombie, Inde, Guatemala, Maroc, Pakistan, Afrique du Sud, Togo), l'ambassadeur indien Hardeep Singh Puri a dénoncé les implantations comme "le principal obstacle à la paix" et exigé que "cesse immédiatement toute activité de colonisation". Il a expliqué qu'il y avait eu des discussions au Conseil sur l'éventualité d'adopter une résolution à ce sujet mais "qu'un pays membre s'y était opposé", une allusion transparente aux États-Unis.
Pour son homologue russe Vitali Tchourkine, la crise "pourrait être apaisée si Israël reconsidérait ses projets de construction". M. Tchourkine a appelé à tenir d'urgence une réunion ministérielle du Quartette (ONU, UE, USA, Russie) pour tenter de relancer les négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis septembre 2010. La Chine s'est elle aussi déclarée "opposée aux constructions d'implantations".
Auparavant, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait demandé à l'État hébreu de "ne pas continuer dans cette voie dangereuse qui nuit aux perspectives de reprise du dialogue" entre Palestiniens et Israéliens. "Remettons le processus de paix sur les rails avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il conclu lors d'une conférence de presse. L'ONU a aussi demandé au gouvernement israélien de débloquer le versement aux Palestiniens de millions de dollars de taxes et de droits de douane qu'il perçoit en leur nom.
S'exprimant aux côtés des non-alignés, le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour a estimé que "la balle est désormais dans le camp des Israéliens". Il a prévenu que si ceux-ci persistaient, les Palestiniens "pourront utiliser toutes les possibilités ouvertes" par leur nouveau statut d'État observateur à l'ONU.
Le gouvernement israélien a publié le 19 décembre des appels d'offres pour 1.048 nouveaux logements dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée et annexée. Le 17 décembre, il avait donné son feu vert à la construction de 1.500 logements à Ramat Shlomo, également à Jérusalem-Est.
AFP/VNA/CVN