Les suppressions d'emplois aux États-Unis font leur retour

Le marché de l'emploi aux États-Unis a connu pour la première fois de l'année un retour aux suppressions d'emplois en juin, dû à la faiblesse de l'embauche dans le privé.

L'économie américaine, qui a perdu plus de 8 millions emplois en 2 ans avec la récession, entre fin 2007 et fin 2009, n'est toujours pas sur le chemin d'une reprise qui bénéficierait aux salariés.

En juin, selon des chiffres publiés le 2 juillet par le département du Travail, elle a détruit 125.000 postes nets (en données corrigées des variations saisonnières), une première après 5 mois de créations d'emplois.

Le recul du taux de chômage pourrait être une bonne nouvelle, à 9,5% contre 9,7% le mois précédent, soit son plus niveau depuis juillet 2009, alors que les analystes prévoyaient une hausse à 9,8%. Mais il est dû à une baisse de la population active, et notamment un nombre élevé de "travailleurs découragés", des personnes qui souhaiteraient occuper un emploi mais n'en ont pas cherché sur ce mois faute de perspectives d'embauche. Elles pourraient revenir sur le marché du travail en des temps plus propices. "Des emplois sont en train de se créer, mais si ça n'accélère pas rapidement, le taux de chômage a des chances d'augmenter de nouveau", a estimé l'économiste indépendant Joel Naroff.

Le président Barack Obama gardait un certain optimisme. "Ne vous y trompez pas : nous allons dans la bonne direction mais nous n'y allons pas suffisamment vite pour de nombreux Américains. Nous n'avançons pas assez rapidement pour moi non plus", a-t-il commenté. Il a souligné les "près de 600.000 emplois" créés par le secteur privé au premier semestre de cette année. Ils sont loin de compenser les près de 8,5 millions supprimés en 2008 et 2009.

En juin, le privé a créé 83.000 emplois, soit plus qu'en mai (33.000), mais beaucoup moins qu'en avril (241.000), à une époque où la reprise économique semblait mieux engagée. "Les chiffres nous disent que l'économie est entrée dans le deuxième trimestre avec plein d'élan et en est sortie avec très peu", a affirmé Nigel Gault, d'IHS Global Insight. Il table désormais sur un ralentissement de la croissance. "Le rythme de la création d'emplois sur cette période est à peu près égal à la croissance de la population active", a relevé Dean Baker, du Center for Economic and Policy Research.

Les entreprises américaines ont appris avec la crise économique à tourner avec moins de salariés, et embauchent très prudemment.

M. Obama, qui craint de voir fondre sa majorité au Congrès lors des élections législatives programmées en novembre, n'a pas trouvé le remède.

Il a perdu le coup de pouce du recensement décennal, qui avait entraîné environ un demi-million d'embauches temporaires au printemps. Parmi les suppressions d'emplois de juin, 225.000 concernaient les agents du recensement. Ils sont encore plus de 300.000 en contrat à durée déterminée.

En outre, l'ampleur du chômage de longue durée continue d'inquiéter. "La durée moyenne du chômage a atteint un nouveau record, à 25,2 semaines", a souligné Thomas Julien, de Natixis. Quelque 6,8 millions de chômeurs, sur un total de 14,6 millions, le sont de longue durée (depuis 6 mois ou plus).

Le New York Times évoquait le 2 juillet en Une, avant la publication des chiffres, la disparition de pans entiers de l'industrie qui rend beaucoup d'Américains peu qualifiés "inemployables".

AFP/VNA/CVN

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