Alors que la chambre haute devait entamer le 2 février un débat qui s'annonce animé sur ce plan colossal, les républicains ont annoncé qu'ils pourraient recourir à une procédure requérant au moins 60 voix pour passer au vote.
Cette procédure bloquerait de facto indéfiniment le texte, a menacé le sénateur Jon Kyl (Arizona, Sud-Ouest), numéro deux du parti au Sénat. "Je pense que nous sommes tous d'accord sur le fait que 60 votes seront nécessaires pour faire adopter ce projet de loi", a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News.
Pour mettre fin à une telle obstruction, les démocrates qui comptent 58 sièges pour 41 aux républicains devront débaucher 2 républicains. Un siège est toujours en suspens en raison d'une contestation.
"Nous ne voulons pas retarder l'adoption du plan de relance (car) nous comprenons l'urgence de la situation", a toutefois ajouté le sénateur Kyl, expliquant que selon les républicains "ce plan de relance est basé sur une approche erronée" pour remettre sur les rails une économie au plus mal depuis les années 1930.
La Chambre des représentants a adopté ce vaste plan la semaine dernière, mais tous les républicains ont voté contre, insensibles à l'offensive de charme du président Obama.
Environ un tiers du plan voté par la Chambre ou 275 milliards de dollars sont des réductions d'impôt, le reste étant constitué notamment de dépenses dans des projets d'infrastructures.
Le sénateur Dick Durbin, numéro deux du camp démocrate au Sénat, a, quant à lui, réitéré dimanche la volonté de son parti de tenir compte des propositions républicaines. "J'ai eu des discussions avec des républicains et nous leur avons dit que nous étions ouverts", a-t-il affirmé sur la chaîne Fox News. "Venez nous voir avec vos idées et allons de l'avant", a-t-il ajouté, soulignant que les États-Unis "font face à la plus grave crise économique de leur histoire".
Le sénateur John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères, a estimé dimanche que "le processus (d'examen du texte) débutant demain au Sénat sera ouvert". "Nous (les démocrates) soumettrons nous-mêmes des amendements (...), car je pense que nous pouvons faire mieux avec certaines dépenses immédiates, pour créer des emplois", a-t-il ajouté sur la chaîne NBC.
Avant d'entrer dans l'arène du Sénat lundi, républicains et démocrates devaient oublier dimanche leurs rancœurs en regardant le Superbowl où s'affrontent les Steelers de Pittsburgh (Pennsylvanie) et les Cardinals (Arizona).
Barack Obama comptait saisir cette occasion de la finale du Championnat de football américain, pour réunir des républicains et des démocrates à la Maison Blanche, espérant décrisper l'atmosphère à la veille de l'ouverture des débats au Sénat.
Le président américain a indiqué dimanche prévoir plusieurs prochains mois "difficiles" pour l'économie américaine et a appelé à un soutien des démocrates et des républicains à son plan de relance de l'économie qui devait être soumis au Sénat le 2 février.
"Je pense que nous allons connaître quelques mois difficiles. Il faut que ce plan de relance économique soit adopté. Nous devons commencer à remettre les gens au travail", a déclaré M. Obama dans une interview à la télévision NBC.
AFP/VNA/CVN