La présidence de l'Union européenne insiste sur la discipline budgétaire

La présidence tchèque a insisté le 20 janvier pour que l'Europe s'engage d'ores et déjà à réduire les déficits nationaux qui explosent avec la récession économique, mais tous les pays ne semblent pas considérer qu'il s'agit de la priorité.

“Tous les États membres se sont engagés à revenir à la consolidation de leurs finances publiques dès que possible", a souligné le ministre tchèque des Finances, Miroslav Kalousek, à l'issue d'une réunion avec ses homologues de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, en parlant d'un "engagement extrêmement positif".

Dans un document qu'ils ont adopté, les ministres ajoutent que "le plan de relance coordonnée (mis en place en Europe pour faire face à la récession) sera par conséquent suivi d'une consolidation budgétaire coordonnée". Mais aucune date n'est mentionnée.

Les pays européens se sont mis d'accord en décembre sur un plan de relance d'environ 200 milliards d'euros, cumulant les efforts nationaux, qui a pour conséquence de creuser les déficits, déjà plombés par la baisse des recettes fiscales et la hausse des dépenses sociales (indemnités chômage etc..)

Dans ses prévisions publiées lundi, la Commission européenne (CE) prévoit une envolée des déficits publics dans l'UE à 4,4% en moyenne en 2009 et 4,8% en 2010, très au-dessus de la limite maximale tolérée de 3%.

Le gouvernement tchèque du libéral Mirek Topolanek s'inquiète de cette dérive, qui alourdit la dette des États.

De fait, la réputation budgétaire de certains États européens commence à pâlir sur les marchés financiers. Deux pays, l'Espagne et la Grèce, ont vu leur notation dégradée par l'agence Standard and Poor's. "Les plans de relance budgétaire ont une fin", a mis en garde le ministre tchèque, il y a "ensuite des problèmes avec le refinancement des dettes publiques".

Il a mis en garde contre une réaction négative des marchés, les États dépendant de leur volonté de continuer "à prêter aux gouvernements", a ajouté le ministre.

Déjà le fossé s'est creusé ces derniers mois entre les taux pour les emprunts d'État des différents pays de la zone euro du fait de cette augmentation des déficits, entre les bons élèves et les autres, fragilisant la cohésion du bloc. "Nous ne pouvons pas oublier que la stabilité de nos finances publiques à moyen et long termes est essentielle pour regagner la con- fiance", a souligné de son côté le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, insistant sur la nécessité d'une mise en œuvre "flexible" mais "rigoureuse" du Pacte de stabilité, qui encadre les politiques budgétaires des pays de l'UE.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait déjà rappelé lundi "l'obligation collective de nous doter d'une stratégie de sortie des déficits et des augmentations de niveau de la dette". Mais certains pays se sont montrés relativement sceptiques sur l'opportunité d'avoir un débat prioritaire sur les déficits dès à présent, alors que l'Europe va connaître cette année sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale. "Ce qui est très important, c'est (...) premièrement, la restauration de la situation du crédit, deuxièmement l'impératif de la relance et troisièmement, une fois que ces exercices là auront été exécutés, et que ça marche sur le terrain, il faudra évidemment revenir à des principes de gestion des finances publiques", a estimé la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde.

AFP/VNA/CVN

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