L'Europe attend la reprise des livraisons de gaz russe

Nombre de pays d'Europe, après 12 jours de coupures de gaz russe via l'Ukraine en plein hiver, reprennent espoir après l'accord russo-ukrainien au sommet Poutine-Timochenko à Moscou.

Les analystes se demandaient surtout quand et de quelle manière ce compromis si âprement négocié entrerait en vigueur, tandis que de nombreuses autres interrogations portaient sur ses aspects financiers ou l'accueil qui lui sera réservé à Kiev, en proie à une instabilité politique récurrente. "Nous saluons l'annonce d'un accord politique, mais nous sommes aussi assez prudents, parce qu'il y a eu trop d'accords rompus et de promesses non tenues", a réagi la présidence tchèque de l'Union européenne (UE). "La seule chose qui compte pour l'UE, c'est la reprise des livraisons de gaz. Pour l'instant, le moment auquel interviendra cette reprise n'est pas clair", a renchéri le ministre tchèque de l'Industrie, Martin Riman. "Comme l'a assuré la partie ukrainienne, l'acheminement (du gaz) reprendra sous peu entièrement", a annoncé le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, après de longues discussions dans la nuit avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko, à Moscou.

Les compagnies d'État russe Gazprom et ukrainienne Naftogaz devaient signer hier des contrats sur les conditions dans lesquelles le gaz russe sera livré à l'Ukraine et transitera vers l'Europe, a affirmé, de son côté, Kiev.

Mme Timochenko, qui a "l'intention" de se rendre à nouveau dans la capitale russe pour assister à l'événement, a assuré que "dès la signature de ces documents, le transit (vers l'Europe) serait rétabli".

La présidence ukrainienne attend, quant à elle, de connaître le prix auquel sera facturé le gaz russe en 2009 avant d'"évaluer" l'accord conclu entre les Premiers ministres.

La rencontre Poutine-Timochenko faisait elle-même suite à un mini-sommet, samedi au Kremlin, en présence de hauts responsables d'une dizaine d'États européens et de l'UE.

Il faut "créer un mécanisme international efficace et constamment opérationnel qui empêchera que de telles situations ne se reproduisent et qui assurera le transit", avait jugé à cette occasion le président russe, Dmitri Medvedev. La Russie veut que les livraisons à travers l'Ukraine recommencent "dans les tout prochains jours", avait-il encore dit. Les pourparlers moscovites avaient été considérés comme étant ceux de la "dernière chance" par la Commission européenne que les innombrables rebondissements de la "guerre du gaz" avaient exaspérée.

L'Europe ne reçoit plus du tout de gaz russe via le territoire ukrainien depuis le 7 janvier.

L'accord de dimanche prévoit que la Russie vendra à l'avenir son gaz à l'Ukraine "à un prix fondé sur la formule européenne", mais avec un rabais de 20% pour l'année 2009 "à condition que les prix du transit restent au niveau fixé pour 2008", a expliqué M. Poutine.

"À partir du 1er janvier 2010, l'UKraine et la Russie passeront à des prix européens pour le gaz et le transit", a-t-il poursuivi. "Ce serait intéressant de voir ce que cela va être", a simplement commenté le porte-parole de la compagnie ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz, Valentin Zemlianski.

Rien n'a filtré non plus au sujet de l'épineux problème du "gaz technique" nécessaire à la mise sous pression des gazoducs ukrainiens.

AFP/VNA/CVN

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