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Les participants à ces grandes manœuvres diplomatiques ne tablent sur aucun accord décisif concernant l'avenir du régime de Bachar al-Assad mais la simple présence de protagonistes aux positions encore très divergentes est perçue comme un progrès.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a rencontré le 29 octobre dans la capitale autrichienne deux représentants des plus fidèles soutiens de Damas, ses homologues iranien Mohammad Javad Zarif et russe Sergueï Lavrov, avant une réunion élargie le 30 octobre à une vingtaine de diplomaties régionales et européennes pour évoquer les perspectives d'un conflit qui a fait plus de 250.000 morts depuis 2011.
Les ministres de Affaires étrangères russe, américain, saoudien et turc, à Vienne, le 29 octobre |
"Il est désormais temps d'accorder à l'Iran une place à la table", a estimé M. Kerry, marquant une avancée notable dans la position américaine, jusque-là hostile à cette idée.
En fin de journée, le chef de la diplomaties américaine a rencontré ses homologues russe, turc et saoudien pour une réunion quadrilatérale.
"Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception, les principaux acteurs (dans le dossier), les membres du Conseil permanent (de sécurité de l'ONU), l'Iran, l'Égypte, les pays du Golfe, l'Irak", s'est félicité à Moscou, avant de partir pour Vienne, Sergueï Lavrov qui a également vu le ministre iranien.
C'est la première fois que l'Iran chiite, qui soutient militairement et financièrement le régime du président Bachar al-Assad, est représenté dans une réunion internationale sur la Syrie. Jusqu'alors les États-Unis et l'Arabie saoudite, qui appuient la rébellion majoritairement sunnite, refusaient que Téhéran participe à ces ébauches de négociations.
"Il peut y avoir un accord sur une méthode mais un accord sur le fond, malheureusement, c'est encore prématuré. Il y aura certainement plusieurs sessions", a estimé à Bruxelles le ministre français Laurent Fabius qui sera à Vienne vendredi 30 octobre.
"Sortir de l'enfer"
Pour l'instant, il n'est pas question d'une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.
Interrogé par la BBC, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a assuré n'avoir "aucun doute" sur le fait que le président al-Assad allait devoir quitter le pouvoir. "Il partira soit à l'issue d'un processus politique soit parce qu'il sera renversé par la force", a-t-il déclaré.
Le défi créé "n'est rien moins qu'une course pour sortir de l'Enfer", avait lancé M. Kerry avant son départ pour Vienne. Ces pourparlers représentent "l'occasion la plus prometteuse de (trouver) une ouverture politique".
Aux chefs des diplomaties américaine, russe, saoudienne et turque se joindront le 30 octobre leurs homologues libanais et égyptien. Les ministres français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, et allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, seront aussi présents.
"Il y a ne serait-ce qu'une semaine, cette réunion aurait été difficile à imaginer. Nous devons laisser cet espace politique progresser et porter ses fruits", a estimé Mme Mogherini.
Sur le terrain, les frappes russes, qui ont visé 14 provinces de Syrie, ont déjà fait près de 600 morts, en majorité des membres de groupes armés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).