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Le président ivoirien Alassane Ouattara salue la foule à son arrivée au bureau de vote, le 25 octobre à Abidjan, lors de l'élection présidentielle. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'était un secret de polichinelle tant la victoire de ADO (Alassane Dramane Ouattara) était attendue depuis dimanche 258 octobre mais il aura fallu patienter pendant deux jours puis la lecture, pendant des heures, des interminables résultats des communes d'Abidjan et de tous les départements de la Côte d'Ivoire pour qu'enfin le président de la CEI, Issouf Bakayoko, annonce le résultat sans appel de 83,66% en faveur du président sortant.
M. Ouattara, qui s'appuyait sur un bon bilan économique, devance Pascal Affi N'Guessan, le représentant du Front Populaire Ivoirien (FPI) fondé par l'ex-président Laurent Gbagbo, qui obtient 9,29% des suffrages. Une partie du FPI avait appelé au boycott au nom de la fidélité à Gbagbo, grand absent du scrutin qui attend son jugement pour crimes contre l'Humanité par la Cour pénale internationale dans une cellule aux Pays-Bas.
Le président de la Commission électorale indépendante, Youssouf Bakayoko, annonce les résultats de la présidentielle, le 28 octobre à Abidjan. |
Le député Kouadio Konan Bertin, dit "KKB", figure de la vie politique ivoirienne, termine 3e avec 3,88% des voix, alors que les 7 autres candidats (dont 3 s'étaient retirés de la course mais figuraient sur les bulletins) se contentent de miettes (moins de 1%).
'La crise de 2010 derrière nous'
Le taux de participation (54,63%, 3.330.000 votants sur une liste électorale de 6.301.000) était un des principaux enjeux de cette élection alors que trois candidats et une partie de l'opposition avaient appelé au boycott, qualifiant le scrutin de "mascarade électorale".
De son côté, le camp Ouattara, confiant dans sa victoire, avait identifié la participation comme déterminante pour la crédibilité de l'élection.
Ces 54,63% sont "honorables", selon un observateur, alors qu'on s'attendait à un fort taux d’abstention.
Une présidentielle apaisée et crédible dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique d'Afrique de l'Ouest, était jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui avaient suivi la victoire en 2010 de Ouattara sur son prédécesseur Gbagbo.
Il y a sans aucun doute un énorme contraste avec 2010. Il y a cinq ans au 2e tour, la lecture des résultats par la CEI (et donnant Ouattara vainqueur) s'était déroulée sous tension, puis le Conseil constitutionnel qui devait valider les résultats avait annoncé des chiffres différents de la CEI, proclamant Gbagbo vainqueur et précipitant le pays dans la crise.