Syrie
Washington évoque une participation de Téhéran aux pourparlers

Les États-Unis ont annoncé le 27 octobre que Téhéran, allié du régime de Damas, pourrait prendre part aux pourparlers sur la crise syrienne, mettant parallèlement en avant leur volonté d'intensifier leurs frappes contre les jihadistes de l'État islamique (EI).

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Le secrétaire d'État, John Kerry, doit participer en fin de semaine à Vienne à des discussions pour tenter de trouver une issue politique au conflit syrien, dans la foulée d'une première rencontre la semaine dernière entre les États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie.

"Nous nous attendons à ce que l'Iran soit invité à participer", a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby, évoquant un scénario qui représenterait un tournant diplomatique majeur face à une guerre qui a fait plus de 250.000 morts depuis 2011.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby, (gauche) et le secrétaire d'État, John Kerry, à l'aéroport d'Amman en Jordanie, le 24 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces nouvelles discussions doivent se tenir vendredi 30 octobre, mais plusieurs diplomates évoquent des rencontres préparatoires dès jeudi soir 29 octobre.

Preuve des grandes manœuvres en cours, le président américain Barack Obama a appelé mardi 27 octobre le roi Salmane d'Arabie saoudite pour évoquer en particulier la lutte contre l'EI et une possible "transition politique en Syrie", selon un compte-rendu diffusé par la Maison Blanche qui n'évoque pas la place possible de Téhéran dans les discussions à venir.

L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite - les deux grandes puissances rivales de la région - s'opposent ouvertement sur la Syrie. Téhéran apporte avec un soutien financier et militaire au régime du président Bachar al-Assad alors que l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles.

L'Iran n'envoie officiellement pas de soldats en Syrie, mais seulement des "conseillers" membres des Gardiens de la révolution, l'unité d'élite de l'armée de la République islamique. Fait sans précédent depuis le début du conflit, Téhéran a annoncé très officiellement depuis début octobre la mort d'une quinzaine d'Iraniens en Syrie.

"Actions directes au sol"

L'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a estimé mardi 27 octobre qu'une solution était possible en Syrie si la Russie et les États-Unis parvenaient à "travailler ensemble".

Sur le plan militaire, Washington a affiché sa volonté d'intensifier les bombardements aériens contre les jihadistes de l'EI en Syrie et en irak.

"Nous prévoyons d'intensifier notre campagne aérienne, y compris avec des appareils supplémentaires de la coalition et des États-Unis, pour cibler l'EI avec des frappes plus nombreuses et plus fortes", a déclaré le ministre américain de la Défense, Ashton Carter, devant la commission des forces armées du Sénat.

"Nous ne nous interdirons pas de soutenir des partenaires capables de mener à l'occasion des attaques contre l'EI, ou de mener ces missions nous-mêmes, que ce soit par des frappes aériennes ou des actions directes au sol", a ajouté M. Carter.

Ce dernier a laissé entendre que des militaires américains pourraient de nouveau participer à des opérations terrestres contre l'EI, comme celle menée la semaine dernière par des forces spéciales pour libérer 70 prisonniers du groupe jihadiste. Cette opération a coûté la vie à un soldat américain, le premier à mourir en Irak depuis 2011.

M. Carter a précisé que Washington se concentrerait désormais sur "trois R" : Raqa, Ramadi et raids. Ramadi est la capitale de la province d'Anbar, dans l'Ouest de l'Irak, que les forces irakiennes tentent de reprendre à l'EI, avec le soutien des frappes aériennes de la coalition.

AFP/VNA/CVN

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