Débat républicain : Trump et Carson attaqués, Jeb Bush déçoit

Les deux meneurs de la course aux primaires républicaines pour la Maison-Blanche, le milliardaire Donald Trump et le docteur Ben Carson, ont peiné à défendre, le 28 octobre, lors d'un débat, leurs projets économiques, jugés irréalistes et approximatifs par certains de leurs rivaux.

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La joute télévisée a mis en évidence le paradoxe des primaires républicaines 2016 : les candidats ayant exercé des responsabilités politiques, souvent avec succès, sont relégués loin derrière deux hommes sans expérience politique, mais qui captivent la base conservatrice pour leur discours anti-establishment. Un tumulte également visible au Congrès, où les républicains viennent de changer de chef.

À eux deux, Donald Trump et Ben Carson, seul candidat noir, remportent environ la moitié des intentions de vote des républicains, à trois mois du début des primaires en février 2016.

Ben Carson (gauche) et Donald Trump durant le second débat des prétendants républicains à la Maison-Blanche, à Simi Valley, en Californie, le 16 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais les élus et ex-élus ont sorti les gants de boxe le soir du 28 octobre, à l'occasion du troisième débat de la saison, organisé par la chaîne financière CNBC à l'Université du Colorado à Boulder.

Le magnat de l'immobilier Donald Trump, qui a fait de son expérience en affaires son premier argument de campagne, a d'emblée été attaqué pour ses propositions jugées extravagantes d'une énorme baisse d'impôts et de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.

"Nous sommes sur le point de peut-être choisir quelqu'un incapable de faire ce travail", a déclaré John Kasich, le populaire gouverneur de l'Ohio, qui a dénoncé les "fantasmes" de ses adversaires.

"Réveillez-vous !", a-t-il exhorté les électeurs. Ben Carson, un brillant neurochirurgien à la retraite, s'est lui aussi retrouvé en difficulté pour justifier le réalisme de sa proposition d'un taux d'impôt unique à 10%, sur le modèle d'une dîme.

Sans expérience politique, il a confessé en début de débat que sa plus grande faiblesse était "de ne pas vraiment se voir dans cette position jusqu'à ce que des centaines de milliers de personnes commencent à me demander de me lancer". Et il a buté sur plusieurs sujets, répondant par de longues explications emmêlées ou recourant à des expressions comme "un tas de conneries" sur une question fiscale.

Donald Trump a aussi dû défendre les faillites de certains de ses projets immobiliers dans les années 1990 et 2000. Il a répondu par une pirouette : "Je
suis vraiment très bon pour résoudre les problèmes de dette
".

Dispute Bush-Rubio

Le contraste est frappant avec l'unité au sein du parti démocrate, qui a déjà une favorite claire en la personne d'Hillary Clinton, celle-ci n'ayant que des désaccords à la marge avec son principal rival Bernie Sanders, plus marqué à gauche.

L'histoire montre que les sondages, à ce stade, ne sont pas prédictifs des futures consultations, qui commenceront en février 2016, ou de la présidentielle de novembre 2016. Les candidats qui menaient au même moment en 2007 et 2011 les primaires ont tous perdu. Mais ils illustrent la popularité des "outsiders" de la politique dans cet automne ravageur pour les sortants.

La joute entre Donald Trump et Ben Carson n'a pas eu lieu -le docteur, affable au point d'être trop discret, a assuré aux téléspectateurs qu'il ne répliquerait pas, dont acte.

Le vrai combat s'est produit entre deux ex-alliés politiques : le sénateur de Floride Marco Rubio, et l'ancien gouverneur du même État, Jeb Bush, autrefois son sponsor en politique. Le premier est sur une trajectoire montante, tandis que le second est tombé à la quatrième place des sondages.

M. Bush a reproché au sénateur Rubio son absentéisme au Sénat, mais sans réussir à décocher de flèche mortelle. Il ressort du débat sans moment fort, au terme d'une prestation poussive.

Sur le fond, les candidats ont rivalisé de propositions pour alléger les réglementations, supprimer les injections de fonds publics dans l'économie, et baisser l'impôt sur le revenu, beaucoup étant partisans d'un taux unique proportionnel. L'ex-Pdg d'Hewlett-Packard, Carly Fiorina, qui a moins brillé qu'au dernier débat, veut simplifier le code des impôts pour le faire passer de 73.000 pages actuellement à trois pages.

Un schisme est apparu sur la façon de réformer le monumental système public de retraites. L'ex-gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee est l'un des rares à refuser une baisse des pensions, tandis que le sénateur du Texas Ted Cruz est partisan d'une privatisation partielle. Le prochain débat républicain aura lieu le 10 novembre.

AFP/VNA/CVN

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