Les Pays-Bas lancent le marathon des élections européennes

"Je veux que l'Europe change !", lance une électrice néerlandaise à l'ouverture des bureaux de vote jeudi au Pays-Bas, coup d'envoi de quatre jours d'élections à travers l'UE pour élire 720 eurodéputés, sur fond de poussée attendue des droites nationalistes.

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Des drapeaux européens à La Haye (Pays-Bas).
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Pays-Bas, où les électeurs peuvent se rendre aux urnes depuis 07h30 (05h30 GMT), lancent ce marathon électoral qui s'achèvera dimanche 9 juin, jour de vote en particulier en Allemagne et France, les deux grandes puissances économiques du bloc. 

Près de deux ans et demi après le début de la crise ukrainienne, 370 millions d'Européens sont appelés aux urnes dans un climat lourd, les principaux pays de l'UE dénonçant des attaques de désinformation russes.

L'air est vif sous un soleil matinal à La Haye, quand les premiers électeurs se présentent à l'hôtel de ville.

Le scrutin est crucial pour Claudia Balhuizen, ingénieure de 42 ans, désireuse d'être la première à voter. Face aux dommages environnementaux et à la montée en puissance annoncée de l'extrême droite : "Il faut qu'on se réveille tous !"

Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d'extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête avec un manifeste farouchement eurosceptique.

Simone Nieuwenhuys, fonctionnaire de 48 ans, confie avoir voté pour lui : "Je veux que l'UE change, je veux une voix différente (...) que chaque pays garde sa propre souveraineté, sa propre identité".

Les Pays-Bas font partie des États dont le principal contingent d'eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l'instar de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l'Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d'Italia sont donnés gagnants.

Pour Nathalie Brack, professeure de sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, la singularité de ces élections est moins la montée en puissance de la droite radicale qu'"une sorte de normalisation" de cette dernière.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprime lors d'un meeting de campagne Plovdiv en Bulgarie, le 2 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Leurs idées arrivent beaucoup plus sur l'agenda, l'idée d'une coopération avec certaines forces de droite radicale devient presque normale puisqu'il existe des coalitions au niveau national avec l'extrême droite", explique-t-elle à l'AFP.

 Quels "visages" pour l'Europe ?

L'une des premières tâches du nouveau Parlement, dont les contours émergeront dimanche soir, sera de confirmer ou d'infirmer les choix des "top jobs", ces chefs des institutions de l'UE sur lesquels les dirigeants des 27 États membres tenteront de s'accorder lors d'un sommet prévu fin juin à Bruxelles.

Pour la présidence de la Commission, l'Allemande Ursula von der Leyen, en lice pour un deuxième mandat et issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement, apparaît en bonne position.

Mais une surprise de dernière minute ne peut être exclue à l'issue des traditionnelles négociations nocturnes bruxelloises.

Si elle est choisie par les Vingt-Sept, "VDL" devra encore franchir le cap du Parlement, a priori lors d'une séance plénière à Strasbourg mi-juillet. Un rejet - et la quête d'un nouveau candidat - retarderait l'ensemble du processus.

"La capacité à naviguer par gros temps requiert d'aller vite", souligne Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors, insistant sur l'impact, en termes d'image dans le reste du monde, que pourrait avoir un flottement dans la désignation des prochains "visages de l'Europe".

AFP/VNA/CVN

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