Quelque 1.700 délégués issus de 175 pays se sont retrouvés pour la première fois depuis le Sommet danois à Copenhague qui s'était achevé mi-décembre dernier sur un accord a minima.
"Le processus de négociation a besoin d'être modernisé (...) et revitalisé", a lancé d'entrée Fernando Tudela, vice-ministre mexicain de l'Environnement. La prochaine grand-messe du climat est prévue dans la station balnéaire de Cancun, dans le Sud-Est du Mexique.
À l'extérieur du centre de Conférence de Bonn, des militants d'organisation environnementales ont déposé 4 tonnes de vitres cassées sous une immense banderole sur laquelle on pouvait lire : "Il est temps de recoller les morceaux!". Ce chiffre représente "le haut de la fourchette" de la hausse du thermomètre mondial si les pays de la planète en restent à leurs engagements de Copenhague, ont-ils souligné.
L'accord de Copenhague fixe comme objectif de limiter à 2 degrés la hausse de la température moyenne de la planète, mais reste vague sur les moyens d'y parvenir. À l'issue d'une ultime nuit de tractations chaotiques, les délégués avaient "pris note" de ce texte négocié auparavant par une vingtaine de chefs d'État, sans pour autant l'adopter. Près de 4 mois plus tard, son statut hybride reste au coeur des débats.
Tandis que le délégué chinois dénonçait "le manque de transparence et d'ouverture" des dernières journées de discussions au Danemark, le principal négociateur américain, Jonathan Pershing, soulignait l'importance d'un texte qui marque "une étape significative".
Et de rappeler, à l'intention de ceux qui expriment le souhait de reprendre les négociations "comme avant" l'arrivée des chefs d'État, qu'à 48 heures de la fin des discussions, la Réunion de Copenhague se dirigeait vers un fiasco.
"Après 2 ans (entre les réunions de Bali et Copenhague), nous avions remis à nos dirigeants plus de 100 pages de crochets !" (synonymes de points de désaccord restant à trancher), a-t-il ironisé, appelant de ses voeux plus de souplesse.
Après la déconvenue danoise, nombre de pays, États-Unis en tête, ont souligné, tout en affichant leur respect du processus multilatéral, leur volonté de travailler en groupes plus restreints.
Mais cette vision de la suite des négociations est loin de faire l'unanimité.
"Le seul lieu pour les négociations sur le changement climatique est le cadre de l'ONU", ont clairement mis en garde vendredi les pays en développement réunis au sein du G77. Les 3 jours de discussions à Bonn doivent en particulier permettre de fixer un calendrier précis d'ici à l'échéance mexicaine.
Les pays en développement ont demandé la tenue de 3 réunions supplémentaires, les États-Unis estiment que 2 seraient suffisantes. Genève et New York, mais aussi Nairobi, Bangkok et Lyon font partie des villes évoquées pour les accueillir.
AFP/VNA/CVN