"C'est formidable d'avoir lancé l'iPad", un produit qui va "changer la donne" dans l'informatique, s'est félicité Steve Jobs, patron d'Apple, dans un communiqué le 5 avril.
La firme californienne avait vendu "plus de 300.000 iPad aux États-Unis samedi soir à minuit", des chiffres qui comprennent "la livraison des iPad commandés à l'avance, les livraisons aux partenaires de distribution et les ventes dans les magasins Apple", précise le communiqué.
Beaucoup d'analystes espéraient mieux, comme ceux de la maison de courtage Piper Jaffray, cités par le Wall Street, qui misaient sur 600.000 à 700.000 tablettes écoulées pendant ce premier week-end, ou ceux de Credit Suisse, qui pariaient sur 400.000 à 500.000 exemplaires vendus sur la journée de samedi.
"Wall Street s'est emballé sur les prévisions de ventes d'iPad du week-end, mais ils les ont pour la plupart surestimées", constatait le cabinet de conseil TBI Research.
Ce qui n'empêchait pas nombre d'analystes de rester optimistes, comme Credit Suisse, qui juge les chiffres de vente d'Apple "solides".
"Les incertitudes sur l'iPad ont cédé le pas à un lancement solide comme du roc et à des critiques enthousiastes", a renchéri la maison de courtage Thomas Weisel Partners.
"Bien que la plupart des chiffres de vente sur une seule journée ne soient pas représentatifs, beaucoup d'entreprises donneraient n'importe quoi pour vendre 300.000 unités d'un nouveau produit en 24 heures", remarque l'analyste indépendant Carmy Levy.
La nouvelle tablette n'est vendue dans un premier temps qu'équipée de l'internet sans fil (wifi). La version équipée de la téléphonie 3G sera disponibles fin avril et devrait "fournir un élan supplémentaire" aux ventes, note Credit Suisse.
La banque prévoit 1,1 million d'unités vendues à la fin du trimestre, 4,8 millions d'unités sur l'année et 8,7 millions l'an prochain.
Les 2 versions doivent arriver fin avril dans 9 autres pays : France, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Japon et Australie.
Samedi, les queues apparaissaient bien moins longues devant les magasins Apple que lors du lancement de l'iPhone à l'été 2007, et peu de magasins Apple avaient épuisé leurs stocks d'iPad à l'issue du week-end de Pâques.
Mais loin d'y voir le signe d'une demande plus faible que prévu, Credit Suisse explique l'absence de pénurie par une disponibilité meilleure qu'attendu du produit.
En outre, la tablette à écran tactile de 24,6 centimètres de diagonale donne accès à la quasi-totalité des quelque 140.000 applications de la boutique en ligne App Store créées pour l'iPhone.
Plus d'un million d'applications et plus de 250.000 livres numériques du magasin iBookstore d'Apple ont été téléchargés dans les heures ayant suivi le lancement de l'iPad, souligne Apple.
"Le vrai défi pour Apple sera de convaincre les masses (pas les dingues d'Apple ou de technologie) qu'elles ont besoin d'un troisième appareil intermédiaire entre l'iPhone et l'ordinateur", conclut TBI Research.
AFP/VNA/CVN