Les médecins au chevet des patients, chez eux

Certains hôpitaux à Hô Chi Minh-Ville proposent des consultations à domicile. Après une phase expérimentale, les directeurs de ces établissements espèrent la mise sur pied d’un cadre juridique adapté à ce nouveau modèle de soins.

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Les soins médicaux à domicile sont un service de plus en plus développé à Hô Chi Minh-Ville.

«Les patients en phase terminale préfèrent être soignés à la maison plutôt qu’à l’hôpital», explique le médecin Dang Huy Quôc Thinh, directeur adjoint de l’Hôpital de cancérologie de Hô Chi Minh-Ville. Pour répondre à ce besoin et améliorer le bien-être des patients, l’établissement offre un service de soins à domicile depuis septembre 2011. Les malades peuvent ainsi vivre auprès de leur famille jusqu’à leurs derniers instants. Mieux encore, cela permet de décharger les hôpitaux publics, où il n’est pas rare que deux ou trois personnes partagent un seul lit.

L’hôpital de l’arrondissement de Binh Thanh propose, quant à lui, ce type de service depuis 2014. «Il vise à soutenir les patients âgés, paralysés et ceux qui ont des difficultés à se déplacer», détaille le médecin Lê Hoàng Quy, directeur adjoint.

Éviter des heures d’attente à l’hôpital

D’autres établissements médicaux de la mégapole du Sud leur ont emboîté le pas : les hôpitaux Hoàn My et Van Hanh, celui de l’arrondissement de Go Vâp, etc. Doàn Trong Huy, 81 ans, habitant l’arrondissement de Go Vâp, souffre de problèmes cardiaques depuis plusieurs années. Il doit se rendre chez le médecin deux fois par mois, ce qu’il ne peut faire qu’avec l’aide de ses proches. Il a donc décidé de s’inscrire au service de consultations à domicile de l’hôpital Thông Nhât.

Depuis quatre mois que l’hôpital Thông Nhât offre ce genre de consultations, le succès est au rendez-vous. Plus de 200 consultations ont déjà été réalisées. Et le nombre d’intéressés ne cesse de croître. «Depuis que mon mari, atteint de diabète, bénéficie de soins à domicile, notre quotidien s’est amélioré. Nous ne devons plus patienter des heures à l’hôpital», confie Nguyên Thi Han Son, une dame âgée résidant dans le 1er arrondissement.

En quatre ans, l’Hôpital de la cancérologie de Hô Chi Minh-Ville a réalisé près de 2.300 consultations à domicile, pour environ 900 patients. Si au début certains étaient réticents, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir en bénéficier. Si bien que l’hôpital ne peut faire face à la demande. Un intérêt renforcé par le prix des consultations - entre 150.000 et 300.000 dôngs - qui reste modeste en dépit du le fait que le médecin se déplace.

Le docteur Nguyên Ngoc Khanh, de l’hôpital Thông Nhât, donne une consultation à son patient Trân Xuân Xum, 77 ans, domicilié dans l’arrondissement de Tân Phu.
Photo : Huu Oai/VNA/CVN

Un cadre juridique est nécessaire

À l’échelle du pays, seule une poignée d’hôpitaux proposent des services de soins à domicile. En cause, les nombreuses difficultés dus à l’absence de cadre juridique. Sans compter le manque de personnel. Vo Duc Chiên, directeur de l’hôpital Nguyên Tri Phuong de Hô Chi Minh-Ville, explique que son établissement hésite à mettre en place ce système car il est difficile de savoir si les patients traités chez eux sont couverts par une assurance maladie.

Quant au médecin Dang Huy Quôc Thinh, il s’inquiète des différends qui peuvent surgir pendant ou à la suite d’une visite à domicile. Il se pourrait que dès le départ du médecin et de l’infirmière, les proches du patient se disent dans l’impossibilité de payer les soins. Une loi qui régit les responsabilités des deux parties est donc indispensable.

Nguyên Trong Khoa, chef adjoint du Département de la gestion des consultations médicales, relevant du ministère de la Santé, précise, pour sa part, que «l’Hôpital central de la maternité de Hanoi est l’unique clinique publique du Nord à proposer des soins médicaux à domicile». Et d’ajouter : «Ce projet a été validé par le ministère de la Santé». Ces consultations offrent de nombreux avantages : de meilleurs soins pour les malades, des hôpitaux moins chargées et une diversification des services hospitaliers.

Cependant, elles ne conviennent qu’aux traitements médicaux simples, notamment les soins du bébé et de la mère après l’accouchement. Reste qu’il faut donner aux établissements hospitaliers les moyens de poursuivre dans cette voie.


Ngoc Yên/CVN

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