>>Les arts martiaux traditionnels, joyau de la culture vietnamienne
Grâce à des maîtres comme Lâm Dông Vuong, Huynh Khac Nguyên et Dinh Hai Thành, le Vovinam est désormais un sport reconnu par de nombreux pays. |
Photo : CTV/CVN |
Le Vovinam est un art martial à la popularité grandissante. Marginal il y a encore quelques années, il jouit aujourd’hui d’une renommée mondiale. Lâm Dông Vuong, professeur au lycée de Hùng Vuong (5e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville), fait partie de ces «missionnaires» envoyés pour diffuser cet art martial à travers le monde. Il vient de s’envoler pour la Malaisie dans le cadre du programme d’entraînement des maîtres de Vovinam de ce pays. «Ils pratiquent avec un grand enthousiasme. Ils nous respectent et nous apprécient également sur le plan humain», partage-t-il. Ces adeptes de haut niveau sont les mêmes qui, demain, ouvriront des écoles de Vovinam, permettant de populariser cet art martial traditionnel en Malaisie.
Faire rayonner le Vovinam
C’est aussi dans cette optique que le grand maître international Huynh Khac Nguyên a organisé, avec ses amis, des dizaines de stages en France, en Italie, en Pologne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Algérie, en Malaisie, etc. Ces stages ont «converti» nombre de pratiquants étrangers, certains étant même devenus les maîtres de telle ou telle école dans leur pays.
Le Vovinam est aujourd’hui pratiqué dans plus de 50 États et territoires. |
Dinh Hai Thành, pratiquant de haut niveau à Hô Chi Minh-Ville, accueille beaucoup d’élèves français. «Outre les heures de cours, nous partageons aussi nos impressions sur la vie, des histoires. Ces cours me permettent aussi de me faire encore plus d’amis», confie-t-il.
Grâce à des maîtres comme Lâm Dông Vuong, Huynh Khac Nguyên et Dinh Hai Thành, le Vovinam est désormais un sport reconnu par de nombreux pays. Cette discipline issue du patrimoine culturel vietnamien attire de plus en plus de jeunes pratiquants issus de toutes les strates de la société, qui sont formés sur le plan technique mais aussi éthique, en vue notamment des compétitions nationales et internationales.
«Le Vovinam est aujourd’hui pratiqué dans plus de 50 États et territoires, le tout avec un encadrement de qualité puisqu’il existe désormais de nombreuses fédérations de Vovinam sur les cinq continents», précise Nguyên Van Chiêu, le nouvel ambassadeur de la discipline. Le Vovinam est «une méthode éducative avant d’être un art martial basé sur des gestes techniques. Méthode qui permet à son pratiquant d’acquérir des valeurs et principes afin de devenir un citoyen exemplaire au sein de la société».
La Fédération vietnamienne de Vovinam a envoyé des maîtres à l’étranger pour enseigner et partager les techniques ainsi que l’esprit qui régit cet art martial. En Asie, outre le Vietnam, il est pratiqué en Afghanistan, en Inde, au Cambodge, à Taïwan, à Hong Kong (Chine), en Indonésie, en Iran, en Irak, au Laos, au Liban, au Myanmar, au Népal, au Japon, au Pakistan, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande. Presque partout sur le sous-continent, en fait.
Un maître venu d’Italie
Le maître italien Vittorio Tho Cera apprend le Vovinam à des élèves de l’école internationale Singapour à Hô Chi Minh-Ville. |
«En Europe, l’Association de Vovinam a été créée il y a 20 ans. Elle compte actuellement environ un millier de membres. Les Italiens aiment ce sport qui propose des techniques alliant souplesse et vitesse d’exécution. De plus, c’est un formidable allié pour le bien-être», insiste Vittorio Tho Cera, vice-président de la Fédération européenne de Vovinam.
«Cela fait 26 ans que je suis un adepte du Vovinam. Cela a été le coup de foudre ! J’ai été séduit par les infinies possibilités qu’il offre, explique l’Italien. Il ne s’agit pas simplement de techniques de combat, mais d’une combinaison harmonieuse de nombreux savoir-faire. Le Vovinam est un art martial certes compliqué, mais captivant».
Et d’ajouter que les 21 techniques de jambes élaborées pour frapper les parties du corps allant des pieds à la tête font le sel du Vovinam. Cependant, maîtriser parfaitement ces techniques demande temps, patience et dévouement. Ensuite, le pratiquant chevronné désireux de faire de la compétition doit être préparé, tant physiquement que psychologiquement pour pouvoir, après, maîtriser les techniques de combat.
Vittorio Tho Cera a parcouru le Vietnam et plusieurs pays européens pour échanger et se perfectionner, sur tous les plans. Car, au-delà de l’aspect sportif, le Vovinam est une formidable porte d’entrée à la culture et l’esprit du peuple vietnamien.