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À part les Universités nationales de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville, le Vietnam compte très peu d’universités dans les classements régionaux ou mondiaux. |
Photo : CTV/CVN |
Chaque année, beaucoup de classements régionaux et mondiaux d’universités sont publiés. Les deux classements internationaux les plus suivis sont le Times higher education world university ranking et le Shanghai academic ranking of world universities. On pourrait citer aussi le Scimago, l’URAP, le Webometrics ou le QS World university rankings. Être bien classé est l’une des ambitions des universités car cela leur assure un certain prestige et leur permet de savoir où elles en sont par rapport à leurs «concurrentes». Pour le Vietnam, être présent à de bonnes places reste encore du domaine du rêve.
La VNU : mention honorable en Asie
Cette année, l’Université nationale de Hanoi (VNU) - la meilleure université du Vietnam - figure à la 191e place du QS World university rankings, un classement prestigieux de 300 universités d’Asie. En 2014, elle était aussi dans le top 200. L’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville se trouve, quant à elle, à la 201e place. C’est l’an passé que la VNU et deux autres (l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville et l’Université polytechnique de Hanoi) sont entrées dans ce classement.
Selon Nguyên Huu Duc, directeur adjoint de la VNU, le QS World university rankings est élaboré sur la base de cinq critères : évaluations des experts, avis des employeurs, proportion étudiants-professeurs, nombre d’articles internationaux dans le système Scopus, et proportion étudiants-professeurs étrangers.
Les experts vietnamiens considèrent que les universités vietnamiennes sont faibles en termes de publication de travaux de recherches dans des revues internationales et aussi d’effectifs de scientifiques. Néanmoins, aux yeux des experts asiatiques, le prestige des universités vietnamiennes s’améliore au fil des années. Récemment, webometrics.info, le site web espagnol spécialisé dans le classement des universités du monde, a publié une liste de plus de 23.000 établissements de par le monde. La VNU s’est classée à la 1.133e place, et l’Université polytechnique de Hanoi, 2.187e. Dans le classement Scimago, du groupe de recherche Scimago, qui rassemble des chercheurs espagnols et portugais, la VNU est 1.893e ; et dans le classement URAP de la Turquie, elle figure à la 1.196e place.
Poursuivre la refonte du système d’éducation
«Les universités vietnamiennes sont très rares, voire absentes des classements des meilleures universités de la planète», déplore le Docteur Dinh Ba Khuong, de l’Université polytechnique de Dà Nang. Pour étayer ses propos, il cite la revue Times higher education qui a récemment publié sa liste des 800 meilleures universités de la planète. Le Vietnam n’a aucune représentante, alors que bien d’autres pays de la région Asie ont les leurs : Singapour (deux, à des places assez élevées), Thaïlande (sept), Malaisie (cinq), Indonésie (une). Même des pays économiquement bien moins dynamiques que le Vietnam comme le Kenya, l’Ouganda et le Bangladesh comptent aussi des établissements dans cette liste.
Les universités vietnamiennes sont appelées à renforcer la réalisation et la publication des travaux de recherches. |
«L’absence ou la présence rare dans les classements mondiaux ou régionaux montre indéniablement que le système d’éduction vietnamien est à la traîne», considère le Docteur Dinh Ba Khuong. Pour figurer dans ces classements, les experts ont conseillé aux universités de prêter attention à la publication de travaux de recherches dans des revues internationales renommées, au renforcement de la qualité de la formation afin que les employeurs donnent de bonnes évaluations aux diplômés issus de leurs établissements.
Dinh Ba Khuong a salué la poursuite de la politique de refonte intégrale du système d’éducation. «Les mesures de réforme de fond, les changements dans les méthodes de gestion ont certes obtenu des résultats positifs, juge-t-il. Mais le secteur est encore face à des défis colossaux, qui devront être réglés sous peine de rester en retrait, voire d’être complètement distancé, comme a prévenu le Professeur Hoàng Tuy». Toujours d’après cet expert, le Vietnam ne manque pas de mesures pour élever la qualité de ses universités mais le problème réside dans leur mise en œuvre.
Un autre angle d’attaque, selon lui, est de faire appel à la diaspora scientifique vietnamienne, disséminée sur les cinq continents : «Un environnement de travail professionnel, des politiques incitatives aideront le Vietnam à attirer ses scientifiques et professeurs travaillant aux quatre coins du monde. Ce sont eux qui apporteront la plus grande part à l’intégration internationale des universités vietnamiennes».