"C'est la première fois que nous avons autant d'exposants russes. ça a été une surprise pour nous. La plupart sont des marques jeunes, dynamiques, qui ont beaucoup d'argent à dépenser", observe consultante en charge de la communication du Salon, Ahn'na Hargrove. "Peut-être profitent-elles des difficultés des autres marques", relève-t-elle.
Oubliée la Lada, la voiture russe bon marché emblématique de l'époque ancienne, place aux mastodontes et aux bolides ultra customisés.
Le visiteur est accueilli à l'entrée du salon par un monstre de 5 tonnes rouge et noir, le Prombron du fabricant Dartz, ou "la version de luxe du tank", qui ne cache pas sa volonté de rouler sur les plates-bandes de l'américain Hummer.
"Habituellement Dartz s'expose dans les salons de matériel militaire. Mais de plus en plus nous dérivons vers le luxe : nous diminuons le niveau de sécurité et mettons l'accent sur les aménagements", explique le représentant de la marque en France, Igor Daleckis. Un côté "bijou blindé" qui semble attirer les acheteurs, avant l'aspect sécurité.
Pour M. Daleckis, rien d'étonnant à ce que les Russes soient présents en nombre au salon : "C'est un endroit où ils aiment se montrer", dit-il, rappelant l'attachement ancien des Russes à la Riviera.
Plus légère et racée, la voiture de sport présentée par le moscovite Marussia Motors, né il y a 2 ans, est le premier bolide de fabrication quasi exclusivement russe - à l'exception de son moteur, un Cosworth anglais.
Ambitionnant de concurrencer l'allemand Porsche et l'italien Ferrari, la "supercar" a séduit les visiteurs, mais n'est pas encore disponible à la vente.
Son prix de départ devrait avoisiner 100.000 euros hors taxe. Le stand voisin est celui de TopCar, un "préparateur", autrement dit un spécialiste du tuning haut de gamme, créneau sur lequel les Russes sont davantage représentés que sur celui des constructeurs à part entière. Ici,
Porsche, Bentley, BMW, Mini sont recarossées et customisées "à la main" en fonction de la commande du client. Compter au bas mot 250.000 euros pour une Porsche Panamera revue et corrigée.
Hyperion, adossé à un investisseur russe, propose une version de la Rolls-Royce Phantom réinventée par le célèbre designer italien Pininfarina. La robe d'un bleu clair délicat est agrémentée de décor en bois, "comme sur un yacht", décrit Irina Cherkassova, manager du projet.
Depp AT, encore un préparateur, propose quant à lui des "business vans" ou "bureaux mobiles" à l'usage des hommes d'affaires et responsables politiques. Six mètres de long, 2,45 de hauteur et 2 de large pour un espace de travail et de détente doté d'un écran de télévision, d'une antenne satellite et d'un minibar. Le chef du gouvernement monégasque Michel Roger aurait manifesté son intérêt, affirme la société.
AFP/VNA/CVN
(01/05/2010)