Les Kurdes à Kobané attendent les renforts, repoussent un assaut jihadiste

Les forces kurdes défendant la ville clé syrienne de Kobané attendaient des renforts mardi 21 octobre après avoir résisté à un nouvel assaut des jihadistes du groupe État islamique (EI).

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Les combats semblent avoir baissé d'intensité dans cette ville kurde, frontalière de la Turquie, après une attaque lundi soir 20 octobre de l'EI menée entre autres par deux kamikazes, ont indiqué des témoins et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette ONG a fait état mardi 21 octobre de la mort de 30 jihadistes et de 11 combattants kurdes en 24 heures ajoutant que l'EI acheminait des renforts "à cause des pertes subies dans la journée à Kobané".

Une explosion dans la ville syrienne de Kobané, le 20 octobre

Les forces kurdes résistent depuis plus d'un mois à Kobané, conquise à environ 50% par l'EI, aidées des frappes de la coalition dirigée par les États-Unis qui a encore mené quatre raids ces dernières 24 heures près de cette ville du Nord de la Syrie ravagée par la guerre civile depuis 2011.

Selon le Pentagone les forces kurdes contrôlent la majeure partie de la ville mais "la situation à Kobané reste fragile". Le porte-parole a ainsi noté que l'EI "n'a pas progressé à Kobané ces derniers jours", mais que "cela peut changer".

La coalition a également lancé des frappes contre ce groupe extrémiste sunnite responsable d'atrocités, en Irak voisin où l'armée et les forces kurdes peinent à repousser les jihadistes.

Kobané est devenue le symbole de la résistance face à l'EI qui cherche à élargir son emprise territoriale en Syrie et en Irak, où il contrôle déjà de larges pans de territoire.

Les jihadistes tentent d'asphyxier Kobané, plus d'un mois après le début le 16 septembre de leur offensive, qui a poussé à la fuite plus de 300.000 personnes et fait plus de 700 morts selon l'OSDH. Des centaines d'habitants y sont encore bloqués.

Forcing antikurde de l'EI en Irak

Après avoir bénéficié lundi 20 octobre pour la première fois d'un largage d'armes par des avions américains, les forces kurdes à Kobané attendent toujours les renforts promis par le Kurdistan irakien après le feu vert donné par la Turquie à leur passage.

Mais selon M. Nassen, aucun peshmerga n'était encore arrivé mardi 21 octobre dans la ville. "Nous n'avons aucune information à ce sujet".

Des Kurdes observent la fumée qui s'échappe de la ville de Kobané à la suite d'affrontements depuis la ville turque frontalière de Mursitpinar, le 20 octobre
Photo : AFP/VNA/CVN

La Turquie a confirmé qu'aucun combattant kurde n'avait encore passé sa frontière. "Les peshmergas doivent encore franchir (la frontière) entre la Turquie et Kobané, et cette question doit encore être discutée", a dit le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

Malgré la grande attention portée sur Kobané, Washington souligne que l'Irak, où les jihadistes ont conquis de larges secteurs dans des provinces au nord et à l'ouest de Bagdad, reste leur "priorité".

Lundi 20 octobre, les jihadistes ont poussé vers le nord irakien et attaqué la ville de Qara Tapah, contrôlée par les Kurdes à une cinquantaine de kilimètres de la frontière iranienne. Quelque 9.000 personnes ont fui.

Une femme lapidée

En Irak, la coalition a lancé ses premières frappes sur les positions de l'EI le 8 août, mais plus de trois mois après, elles commencent à montrer leurs limites face aux jihadistes qui contrôlent l'immense

majorité de la province occidentale d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Des responsables américains et irakiens ont reconnu qu'une stratégie purement aérienne ne permettrait pas de gagner cette guerre, soulignant la nécessité de renforcer l'armée irakienne.

Le nouveau ministre irakien de la Défense, Khaled al-Obaidi, a promis d'enquêter sur les manquements de l'armée et de demander des comptes.

Les jihadistes sont "une menace pour la région, et ces groupes terroristes tentent de créer la division entre chiites et sunnites", a déclaré le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi en visite en Iran, puissance chiite de la région.

D'autre part, les attentats antichiites se sont multipliés à Bagdad, faisant en trois jours plus de 50 morts.

AFP/VNA/CVN

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