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Les États-Unis qui fournissent un soutien aérien militaire essentiel à l'armée irakienne dans son combat contre le groupe État islamique (EI), a exprimé sa grande satisfaction après l'annonce d'un gouvernement au complet, condition indispensable à leurs yeux à la réussite de cette lutte.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi au Waldorf Astoria le 25 septembre à New York City |
"Il s'agissait de postes cruciaux à attribuer dans le cadre des efforts contre l'EI", s'est félicité le secrétaire d'État John Kerry. "Nous sommes très satisfaits".
Répartissant deux portefeuilles-clés essentiels pour lutter contre l'EI qui s'est emparé de larges pans de territoire en Irak et tenter d'enrayer la vague d'attentats meurtriers, le Parlement a approuvé la nomination de Khaled al-Obaidi à la Défense, et de Mohammed al-Ghabbane à l'Intérieur.
La nomination de M. Ghabbane, du bloc chiite Badr, place en fait le ministère de l'Intérieur, en charge de la grande majorité des forces de sécurité, sous le contrôle effectif du commandant de la milice, Hadi al-Ameri. Ce dernier avait affirmé son intérêt pour le poste, mais son nom avait été repoussé.
La milice Badr, soutenue par l'Iran, est l'un des principaux groupes armés combattant au côté de l'armée régulière les jihadistes de l'EI qui ont lancé début juin leur offensive fulgurante en Irak.
Elle fut l'une des parties du violent conflit confessionnel qui déchira l'Irak dans les années 2006-2007, faisant des dizaines de milliers de morts.
M. Obaidi, député de la coalition des Forces nationales sunnites, était de son côté officier dans l'armée de l'air du président Saddam Hussein, renversé dans la foulée de l'invasion américaine en 2003. Il est originaire de Mossoul (Nord), première ville irakienne à tomber entièrement aux mains de l'EI le 10 juin.
Réduire les divisions
Le Parlement a aussi confirmé la nomination d'un vice-Premier ministre et de six autres ministres, dont un ministre d'État dans le nouveau gouvernement.
Des Irkaiens chiites qui ont rejoint les forces gouvenrementales et les milices pour combattre le groupe de l'État islamique (EI) à l'entraînement à Hillah le 18 octobre |
Après des semaines de crise politique alimentée par le refus initial de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki de céder de pouvoir, suivi de difficiles tractations dans un pays miné par les divisions, le Parlement avait approuvé le 8 septembre le gouvernement de Haïdar al-Abadi.
Ce dernier avait alors demandé un délai d'une semaine pour pourvoir certains portefeuilles, notamment ceux de la Défense et de l'Intérieur, dont il assurait l'intérim. Mais le Parlement avait rejeté les deux noms proposés au départ.
Durant l'intégralité de son second mandat, M. Maliki, un chiite, avait assuré l'intérim de ces deux ministères, ce qui lui avait valu notamment d'être accusé d'accaparer le pouvoir.
Il avait aussi été accusé d'avoir contribué à la montée en force de l'EI dans ce pays majoritairement chiite en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite.
M. Abadi, également chiite, a ainsi été soumis à une pression internationale -notamment de la part de l'allié américain- pour former un gouvernement d'union pouvant réduire les profondes divisions ethniques et religieuses.
L'Irak, priorité de Washington
Ce nouveau gouvernement n'est certes pas une révolution en termes de composition confessionnelle ou ethnique par rapport au précédent. Et ce sont ses politiques qui détermineront l'avancée de l'Irak sur le chemin de la réconciliation nationale.
Il est notamment fondamental pour le nouveau gouvernement d'obtenir le soutien de la minorité sunnite -méfiante à l'égard des forces armées et du gouvernement dirigé par un chiite- pour parvenir à repousser l'offensive jihadiste.
Sur le terrain, les forces irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu face aux combattants de l'EI qui ont enregistré de nouveaux succès dans la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar (Ouest) contrôlée à plus de 80% par les jihadistes.
Une coalition internationale menée par les États-Unis mène des raids aériens contre l'EI en Irak et en Syrie où le groupe jihadiste s'est emparé également de vastes territoires.
Le général Lloyd Austin, chef du Commandement militaire américain qui supervise la campagne de frappes en Irak et en Syrie, a souligné vendredi 17 octobre que l'Irak était la "priorité" de Washington et devait "le rester", dans la guerre antijihadistes.
AFP/VNA/CVN