>>Le sommet Russie-UE dans le vif du sujet
Les ministres allemand Frank-Walter Steinmeier et français Laurent Fabius le 15 octobre à Berlin. |
Avec plus de 4.500 morts, l'épidémie est "la crise la plus immédiate auxquels nous ayions à faire face", décrit un diplomate européen.
Les ministres prévoient de "répondre à la menace de façon plus musclée que précédemment", a assuré une source européenne, avant un sommet des chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles en fin de semaine qui devrait faire le point sur les dispositions prises pour éviter l'entrée et la propagation du virus sur le sol européen.
Le ministre allemand Frank-Walter Steinmeier a plaidé dimanche 19 octobre pour la constitution d'une "plateforme" civile qui permettrait d'acheminer de l'aide, de former des bénévoles et constituer des équipes d'experts médicaux.
Jusqu'ici, l'UE a promis de débloquer près de 500 millions d'euros pour aider les principaux pays touchés - Liberia, Sierra Leone et Guinée -, dont 180 millions apportés par la Commission européenne. Un effort insuffisant pour le Premier ministre britannique David Cameron, qui demande qu'ils soit porté à un milliard d'euros.
Les ONG en première ligne
Les ONG, qui sont en première ligne pour traiter les patients hautement contagieux, réclament avec insistance un système d'évacuation médicale d'urgence des humanitaires.
Selon l'ONU, il faut 10.000 lits pour soigner les malades d'Ebola en Afrique.
"Pour assurer la gestion de ces 10.000 lits, il faut énormément de personnel soignant : médecins, infirmières", a expliqué une autre source européenne. "Il leur faut des assurances sur le fait qu'un dispositif soit en place pour les évacuer s'ils tombent malade. C'est un enjeu capital pour enrayer la progression de la maladie sur le terrain", a-t-elle souligné.
Les ministres devraient se mettre d'accord sur un système de rapatriement mixte, à la fois par des avions privés d'une société américaine spécialisée, affrétés par la Commission européenne, et des appareils civils ou militaires.
Trois mille soldats américains
Il n'est toutefois pas question d'envoyer sous l'égide de l'UE des militaires dans les pays touchés, comme l'a réclamé l'ONG Oxfam. Les États-Unis vont déployer 3.000 soldats au Liberia et la Grande-Bretagne 750 en Sierra Leone. La France a préféré apporter une réponse civile dans son ancienne colonie, la Guinée, où elle construit un centre de traitement en forêt équatoriale.
Les ministres devraient également aborder la situation dans l'Est de l'Ukraine, sans toucher pour autant aux lourdes sanctions prises par l'UE contre la Russie pour son implication aux côtés des séparatistes prorusses. Une réévaluation des sanctions ne pourra être envisagée qu'à la fin du mois, en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain, où des combats opposent encore les belligérants malgré un cessez-le-feu conclu début septembre.
Mardi 21 octobre, à Bruxelles, l'UE espère faciliter un accord final entre Moscou et Kiev sur la livraison de gaz russe cet hiver, après des rencontres entre les présidents Vladimir Poutine et Petro Porochenko à Milan vendredi 24 octobre.
AFP/VNA/CVN