Le Vietnam est toujours ouvert à des investissements dans les projets immobiliers, affirme Phan Huu Thang, chef du Département de l'investissement étranger, dépendant du ministère du Plan et de l'Investissement. Ces projets à forte valeur ajoutée contribuent au développement socio-économique du pays via l'aménagement d'espaces de logement de haute qualité, la construction de complexes touristiques aux normes internationales… Ils participent ainsi grandement à la croissance du pays et permettent de créer des emplois pour des milliers de Vietnamiens, précise M. Thang.
En 2008, on a constaté une baisse des prix des logements et des terrains, de l'ordre de 20-50%. Pour Dang Hung Vo, expert foncier et ancien vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, les explications sont multiples : terrains surévalués, le marché boursier en difficulté, rigueur soutenue des banques dans l'octroi de crédits immobiliers... Malgré tout, bon nombre d'experts étrangers continuent d'être optimistes sur l'évolution du marché immobilier. Tous se disent rassurés et évoquent la stabilité politique, la forte population jeune et l'augmentation de la demande en logements, la crois- sance spectaculaire des investissements étrangers, la vitesse d'urbanisation, l'amélioration du niveau de vie…
Les investisseurs étrangers estiment que le marché immobilier national reste attrayant malgré les difficultés dues au ralentissement de l'économie mondiale. Dato Francis Ng Sool Lin, directeur de Berjaya Land Berhad, un groupe malaisien qui a investi 3,5 milliards de dollars dans le projet de campus international du Vietnam, estime que le marché immobilier attire de nombreux investisseurs étrangers, notamment ceux d'Asie du Sud-Est et en particulier de Malaisie. Explication : la demande en logements reste très forte. À noter que ce groupe malaisien a obtenu la licence de 4 sur ses 7 projets immobiliers au Vietnam.
L'achat d'un logement n'attire pas les étrangers
Les étrangers sont autorisés à acheter un logement au Vietnam depuis le 1er janvier 2009. Pourtant, le marché immobilier ne ressent pour l'heure pas les effets de cette décision. À Hô Chi Minh-Ville, les agences immobilières ne sont pas assaillies par les clients étrangers, seuls quelques-uns sont venus se renseigner.
Cantavill Hoàn Câu, Blooming Park, Riverside Residence... autant de projets d'appartements de luxe boudés par les étrangers alors qu'ils étaient la clientèle visée au départ. Du côté de la section commerciale du projet Cantavill Hoàn Câu, le constat est identique. Depuis 10 jours, le nombre de clients étrangers, qui visitent les appartements, est sensiblement en hausse, pour l'heure, aucune vente n'a été enregistrée. Même analyse pour les commerciaux du projet Blooming Park. Même s'ils ont accueilli des groupes de visiteurs de nationalité sud-coréenne, chinoise, française, malaisienne, ainsi que plusieurs Viêt kiêu, aucun d'eux n'a signé des contrats d'achat. Aucun contrat non plus pour les appartements de luxe Riveside Residence de la compagnie Phu My Hung. Selon le directeur commercial de cette coentreprise Nguyên Quôc Hung, l'arrêté sur l'autorisation d'achat d'un logement au Vietnam pour les étrangers est encore peu connu et il faudra du temps avant que les ventes explosent. Du côté du projet Saigon Pearl, on garde le sourire car sur les 16 étrangers ayant visité un appartement, 2 ont décidé de faire des achats.
Rappelons qu'avant le 1er janvier 2009, pour acquérir un logement, les étrangers devaient passer par un tiers vietnamien qui signait l'ensemble des papiers et effectuait les démarches administratives. Les transactions de ce genre n'occupaient d'ailleurs que 3-5% du volume total des contrats signés via Sacomreal, un réseau de salles de transactions immobilières. Selon son vice-directeur général Bùi Tiên Thang, Sacomreal n'a pas enregistré d'achats de logements par des clients étrangers depuis le 1er janvier. Raison invoquée : la récession économique qui touche la majorité des pays du globe. Les hommes d'affaires, qui ont les capacités financières pour acheter un logement, sont obligés de limiter leurs dépenses à cause des difficultés économiques. Par ailleurs, les experts étrangers travaillent souvent sur le court terme et ne souhaitent donc pas investir sur le long terme au Vietnam.
Thê Linh/CVN