Alors qu'une région vaste comme la France et l'Allemagne réunies est affectée, les secteurs économiques les plus touchés sont l'agriculture et l'industrie minière, mais aussi le tourisme et les petites entreprises.
Le travail a été interrompu dans 75% des mines de charbon de l'État du Queensland qui fournissent la moitié des besoins mondiaux de coke de charbon nécessaire à l'industrie sidérurgique, a indiqué le Premier ministre de l'État, Anna Bligh. "Les trois-quarts de toutes nos mines ne peuvent plus travailler et ne peuvent donc plus approvisionner le marché", a-t-elle déclaré.
"Il devrait y avoir un effet significatif à long terme, pas seulement au niveau national mais aussi international", a encore souligné Mme Bligh, ajoutant que cela représentait un "problème énorme pour l'industrie minière".
Les inondations qui affectent plus de 200.000 personnes ont pour effet de faire grimper le prix des matières premières, comme le charbon et le blé.
La production de charbon dans le Queensland avait déjà été perturbée par des intempéries en septembre, ce qui signifie que les producteurs avaient déjà utilisé leurs stocks avant même le début des inondations actuelles, a expliqué Tom Sartor, analyste chez RBS Morgans. "On a assisté à une baisse sensible de la production, à des fermetures de sites. Je ne sais pas quand la production va repartir et à quel rythme", a-t-il déclaré.
Des inondations en 2008 dans le même État du Queensland avaient diminué la production de 15 millions de tonnes. Mais cette fois, il est encore trop tôt pour mesurer l'impact de ces intempéries, dont l'ampleur est bien plus grande qu'il y a deux ans.
En 2008, la tonne de charbon du Queensland avait atteint 305 dollars. Aujourd'hui, une tonne est passée de 225 dollars à 253 dollars en trois semaines et devrait encore nettement monter.
Pour les économistes, même s'il est encore prématuré de jauger l'impact global des inondations, elles auront à coup sûr des effets sur la croissance du pays à court terme.
Selon Alan Oster, économiste en chef de la banque NAB, cela pourrait coûter "environ 0,6% du PIB sur une période de 12 mois. Cela ne semble peut-être pas beaucoup, mais cela représente beaucoup en réalité", ajoutant qu'il s'agit seulement d'une "évaluation préliminaire".
Si le secteur agricole va souffrir de pertes de récoltes, le secteur minier ne devrait en revanche déplorer que des retards de production. "Beaucoup des mines sont inondées, il faut alors pomper l'eau et reprendre l'extraction. Ce n'est pas comme si le charbon avait disparu, comme c'est le cas pour le blé", a souligné M. Oster.
Si l'activité économique est paralysée ou ralentie pendant les inondations, il y aura ensuite beaucoup à faire, ce qui devrait doper l'économie, a assuré de son côté Craig James, économiste chez CommSec. "Il va falloir remplacer les moquettes, les rideaux, et il y aura d'importants travaux à réaliser", a-t-il expliqué.
"Il y aura des effets négatifs à court terme, mais à long terme il faut compter sur les travaux de reconstruction. Sur l'année entière, les effets vont s'annuler les uns les autres", a-t-il encore estimé.
AFP/VNA/CVN