Les hommages affluent après le décès de Brigitte Bardot

Du monde du cinéma à ses admirateurs, les hommages affluent après la mort de Brigitte Bardot, icône du grand écran dont la presse française et internationale souligne lundi 29 décembre la liberté mais aussi les zones d'ombre.

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L'actrice française Brigitte Bardot donne une conférence de presse en décembre 1965 à Hollywood. 
Photo d'archives : AFP/VNA/CVN

L'actrice de Et Dieu... créa la femme et du Mépris est décédée à 91 ans, à l'aube dimanche 28 décembre dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, aux côtés de son mari Bernard d'Ormale, selon Bruno Jacquelin, directeur des relations publiques de la fondation qu'elle avait créée.

Il était 05h55. "Elle lui a dit tout doucement son petit mot d'amour qui est +piou piou+. Et c'était fini", a-t-il relaté sur BFMTV.

"C'était sans doute la dernière de cette poignée de figures nouvelles et libres dans lesquelles la France a aimé se reconnaître au tournant des années 60", note le quotidien Libération au sujet du "plus grand sex-symbol du cinéma français".

"Devenue une icône malgré elle, Brigitte Bardot avait mis fin très rapidement à une carrière sans grand éclat pour se consacrer entièrement aux animaux", rapporte La Croix.

Titrant sans équivoque "Du sex-appeal à l'extrême-droite", le New York Times, estime que, loin d'être "une figure consensuelle", elle représente l'une des premières stars problématiques de l'époque moderne.

Plus élogieux, des habitants sont venus lui rendre hommage, comme Julia Gangotena, 36 ans, qui a "couru" à la Madrague dimanche 28 décembre pour déposer des roses blanches, juste avant que les gendarmes ne barrent le chemin.

"Elle a tout le temps été là", a confié, en larmes, Nathalie Dorobisze, une Tropézienne de 50 ans.

"On donnait à sa fondation donc (on est) profondément triste, c'est une grande dame qui s'en est allée", renchérit Frédérique, 61 ans, qui s'est rendue près de son domicile avec ses chiens.

La Fondation Brigitte Bardot, dédiée à la cause animale, a annoncé dans la matinée le décès de celle qui a aussi été chanteuse, avec des tubes comme La Madrague.

"Même quand ça dérange

"Nous pleurons une légende du siècle", a réagi le président Emmanuel Macron sur X.

Sur le même réseau social, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national avec lequel Brigitte Bardot ne cachait pas sa proximité, a salué une femme "incroyablement française : libre, indomptable, entière".

L'actrice française Brigitte Bardot, le 23 janvier 1978 à Strasbourg. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d'avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.

"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle, bravache, en exergue d'un livre intitulé Mon BBcédaire, sorti début octobre.

Avant de faire parler d'elle pour ses prises de position, celle qu'on surnommait par ses initiales B.B. fut rien de moins qu'un mythe.

Brigitte Bardot lors du vingtième anniversaire de sa fondation pour la protection animale, le 28 septembre 2006 à Paris. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Celui d'une femme affranchie des codes moraux, vestimentaires, amoureux et sexuels et... de ce qu'on attendait d'elle. Une femme qui n'avait "besoin de personne", comme lui faisait chanter Serge Gainsbourg en 1967, connue à Cannes comme sur les plages brésiliennes.

Deux scènes de légende 

Première personnalité à avoir prêté ses traits au buste de la Marianne républicaine, Brigitte Bardot fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse.

L'actrice française Brigitte Bardot, le 20 avril 1989 à Paris. Photo : AFP/VNA/CVN

B.B., Marilyn, "je suis sûr que leurs deux étoiles forment le plus beau duo du ciel", a salué auprès de l'AFP, Francis Huster, qui avait tourné avec Bardot en 1973.

Marilyn était "une femme qui a été exploitée, que personne n'a compris, qui en est morte du reste", se souvenait Bardot.

Un parcours qu'elle ne reproduira pas en prenant la tangente à 39 ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées au panthéon du 7e art : un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez (Et Dieu... créa la femme, 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du Mépris (1963).

"Je me rappelle très bien le général De Gaulle, que j'avais rencontré un jour, il m'avait dit : +La France, c'est moi et Brigitte Bardot+", a salué le cinéaste Claude Lelouch sur BFMTV.

Brigitte Bardot, le 6 mai 2003 à Paris. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Rien ne prédestinait la jeune Brigitte à ce destin : née dans une famille bourgeoise parisienne en 1934, elle se passionne pour la danse et s'essaie au mannequinat.

Elle épouse à tout juste 18 ans son premier amour, Roger Vadim, qui lui confie le rôle de Juliette dans Et Dieu... créa la femme, qui va bousculer l'ordre établi et lui coller l'étiquette de sex-symbol.

Face au succès du film, elle enchaîne les tournages, déchaîne les passions et se brûle aux feux de la rampe.

En 1960, au faîte de sa gloire, elle accouche d'un garçon, Nicolas, son seul enfant, sous l'oeil inquisiteur de la presse. Se disant dénuée d'instinct maternel, l'actrice laisse son mari Jacques Charrier élever leur fils.

Elle épousera ensuite le millionnaire allemand Gunter Sachs puis l'industriel Bernard d'Ormale, proche du Front national.

Bébés phoques 

Elle devient alors une autre Bardot, figure de la cause animale. Le déclic a lieu sur le tournage de son dernier film, L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise (1973), face à une chèvre qu'elle achète et installe dans sa chambre d'hôtel.

Défense des éléphants, opposition aux abattages rituels, à la corrida ou à la consommation de viande de cheval... le combat ne fait que commencer.

Brigitte Bardot donne une conférence de presse inopinée, le 17 décembre 1965 à l'aéroport Kennedy, à New-York. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Elle se rend sur la banquise en 1977 pour alerter sur le sort des bébés phoques, une séquence ultra-médiatisée qui fera la Une de Paris Match et lui laissera des souvenirs amers.

L'essentiel de sa deuxième vie se déroule à l'abri des regards, dans le sud, entre La Madrague et une deuxième résidence plus discrète, La Garrigue. Elle y recueille des animaux en perdition et gère la fondation à son nom, créée en 1986.

Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie "de la paix, de la nature" et vivre "comme une fermière". Cet automne, elle avait été hospitalisée pour une intervention chirurgicale dont la nature n'avait pas été révélée.

Évoquant la mort, elle avait prévenu vouloir éviter la présence "d'une foule de connards" à son enterrement.

AFP/VNA/CVN

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