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Jardin de mandarines de Lò Din Phung (droite), une femme d’ethnie Bô Y, du village de Lao Chai, bourg de Muong Khuong, province montagneuse de Lào Cai (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
Dans le passé, les femmes des minorités ethniques de la province montagneuse de Lào Cai (Nord) croyaient qu’elles étaient destinées à faire le ménage, s’occuper de leur mari et de leurs enfants toute leur vie. Mais les choses ont beaucoup évolué. De plus en plus de femmes ont osé surmonter les préjugés sociaux pour essayer de nouvelles choses pour avoir une vie meilleure et occuper des postes de direction.
Leur succès peut être attribué à leur détermination à poursuivre leurs rêves, malgré les obstacles auxquels elles ont été confrontées dès leur naissance.
Femmes indépendantes
Lò Din Phung, une femme d’ethnie Bô Y, du village de Lao Chai, bourg de Muong Khuong, province de Lào Cai, a hérité de ses parents des dizaines d’hectares de terres après son mariage, mais la seule chose qu’elle pouvait faire était de cultiver du maïs. Cependant, cela ne lui assurait pas un revenu stable. Bien que le couple travaillait dur, il vivait toujours dans la pauvreté.
Mme Phung a senti que quelque chose n’allait pas, mais elle ne savait pas exactement quoi.
“On m’a dit que les femmes étaient nées pour faire le ménage, s’occuper des enfants et compter sur les hommes. Les femmes n’étaient pas autorisées à discuter des affaires, à l’intérieur comme à l’extérieur de la famille. Nous devions faire ce que l’on nous disait de faire”, partage-t-elle.
En 2006, certains villageois ont remplacé une partie de leurs champs de maïs par des plants de mandarines douces. Adaptés aux sols vallonnés, ils ont donné des récoltes exceptionnelles. Mme Phung a décidé de prendre une décision audacieuse. Elle a utilisé son champ pour produire également des mandarines douces.
Elle a emprunté 50 millions de dôngs (2.113 USD) à la Banque des politiques sociales du district de Muong Khuong pour démarrer son entreprise.
Mme Phung fait savoir qu’elle était parmi les premiers producteurs de mandarines de Muong Khuong, donc personne n’avait d’expérience dans cette culture. De nombreux habitants de la région ont jeté un regard dubitatif sur ses cultures. Certains ont même dit qu’elle échouerait.
Cette femme Bô Y dit qu’elle travaille et apprend par l’expérience. Lors de la première récolte de ses 100 mandariniers, elle a obtenu un bénéfice dix fois supérieur à celui du maïs.
Ce premier succès l’a aidée à prendre confiance pour planter 2.000 mandariniers supplémentaires. Elle a également expérimenté des kakis japonais sans pépins. Aujourd’hui, son champ compte plus de 10.000 mandariniers et kakis japonais sans pépins, dont plus de 6.000 arbres en période de récolte et les autres âgés d’un à trois ans.
Chaque année, sa famille récolte environ 60 à 70 tonnes de mandarines et de kakis, réalisant un bénéfice de 400 à 500 millions de dôngs (16.900 à 21.130 USD). Elle a acquis des compétences en marketing pour vendre ses produits dans d’autres provinces du Nord.
Lo Din Phung n’a pas gardé ce succès pour elle. Elle a partagé ses expériences lors des réunions régulières de l’Union des femmes du village de Lao Chai pour inspirer d’autres femmes du village.
“Les femmes d’ethnie Bô Y deviennent indépendantes et sont prêtes à partager les charges financières avec leurs maris. Elles ne sont plus passives et dépendantes”, affirme-t-elle.
Confiance et audace
Nông Thi Minh, ethnie Giáy, du district frontalier de Bát Xát, province de Lào Cai (Nord), prépare des remèdes à base d’herbes médicinales. |
Photo : VNA/CVN |
“Depuis des générations, l’idée que les femmes doivent compter sur les hommes est profondément ancrée dans les mentalités des minorités ethniques. Notre communauté Giáy ne fait pas exception”, selon Nông Thi Minh, 59 ans, membre du Front de la Patrie de la province de Lào Cai et ancienne présidente de l’Union des femmes de la commune de Côc San dans le district frontalier de Bát Xát. Elle comprend profondément les sentiments des femmes des minorités ethniques locales.
Née et ayant grandi dans la commune de Côc San, elle savait que les femmes locales étaient extrêmement timides. La plupart ne sortaient que rarement de leur communauté et avaient un accès limité à de nouvelles choses.
Afin de les aider à sortir de la pauvreté, Mme Minh les a encouragées à essayer quelque chose de nouveau avec leurs cultures. Elle leur a parlé de nouvelles variétés de riz à court terme et à haut rendement, de plantes fruitières dans les hautes terres et d’étangs piscicoles dans les basses terres.
Voyant leur hésitation, la femme d’ethnie Giáy a demandé aux autorités locales d’organiser des visites chez les ménages qui avaient réussi leur production agricole. Elle a guidé chaque ménage sur la façon d’obtenir des prêts pour démarrer leur entreprise.
Après un an, de nombreux ménages ont réussi à sortir de la pauvreté. Hoàng Thi Chap, une femme de la commune de Côc San, en est un exemple. Après deux récoltes, elle a gagné six fois plus avec son étang à poissons qu’avec ses rizières.
Grâce au plaidoyer actif et aux actions drastiques de Mme Minh, les femmes ont pris plus confiance en elles. En 2007, en tant que présidente de l’Association des agriculteurs de la commune, Mme Minh a fait don de 2.200 m² de terrain pour construire une route en béton dans la commune qui permet de faciliter le déplacement.
Sa générosité a fait tache d’huile. Hoàng Van Cao, un habitant du village d’Un Ta, a décidé de faire don de 2,5 ha de son terrain et des dizaines d’autres ménages ont offert 1.000 m².
Grâce à ses contributions et son inspiration à la communauté, Nông Thi Minh a reçu des satisfaits au niveau central et local.
Huong Thu - Huong Linh/CVN