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Entrée du village de Bang La dans le district de Nam Trà My, province de Quang Nam (Centre). |
Après un départ matinal et quelques heures de trajet en voiture sur le chemin en zigzag, serpentant à travers les flancs escarpés de la montagne, nous sommes arrivés au village de Bang La dans la commune de Trà Leng, district de Nam Trà My, province de Quang Nam (Centre).
Les rayons du soleil illuminent chaque recoin du village. Les toits des maisons, faits de tôles en acier, brillent sous la lumière matinale, créant des reflets chatoyants qui dansent au gré de la brise légère.
Les arbres majestueux sont habillés de feuilles verdoyantes qui scintillent sous les rayons du soleil. Leurs branches semblent se balancer doucement dans la brise, comme une chorégraphie.
Sur une superficie de 6 ha, le village de Bang La compte 39 familles. |
Les senteurs de la nature se mêlent dans l’air frais du matin. L’odeur sucrée des fleurs sauvages, l’arôme boisé des arbres et l’odeur de la terre fraîchement arrosée se mélangent pour créer un parfum enivrant, éveillant les sens et insufflant une énergie revitalisante.
Une vie paisible
Au loin, on peut apercevoir les collines verdoyantes qui entourent le village, se fondant harmonieusement avec le ciel bleu. Les rayons du soleil caressent doucement les sommets, créant des jeux d’ombres et de lumières qui donnent vie au paysage.
Les chemins du village sont calmes, car la plupart des habitants travaillent dans leurs champs. Le doux murmure des conversations et le chant des oiseaux remplissent l’air, créant une ambiance paisible et harmonieuse.
Arborant un sourire radieux, le patriarche Hô Van Dê nous serre chaleureusement la main et nous invite à visiter sa maison. Ne cachant pas sa joie face au changement dans son village, il nous raconte : “Peuplé en majorité par les Bh’noong, avec aussi d’autres ethnies minoritaires, Bang La a été fondé il y a trois ans, grâce au soutien du Parti, de l’État et des autorités locales. Tous les habitants sont des sinistrés des catastrophes naturelles. En langue Bh’noong, Bang La signifie +large région plate+”.
Le patriarche Hô Van Dê. |
Le mois d’octobre de l’année du Rat 2020 reste un souvenir ancré à jamais dans la mémoire du patriarche Hô Van Dê. Un glissement de terrain à Trà Leng, district de Nam Trà My, a fait 23 morts, dont 13 corps n’ont pas encore été retrouvés. Le typhon Molave, le neuvième en Mer Orientale cette année, qui s’est accompagné de vents violents et de fortes pluies, a balayé le Centre, entraînant de lourds dégâts humains et matériels.
Le Premier ministre a déclaré un état d’urgence pour faciliter l’assistance des sinistrés. Il a également publié un communiqué pour ordonner aux organes compétents de prendre des mesures d’urgence dans les opérations de recherche et de sauvetage menées après le glissement de terrain à Trà Leng.
Le village Bô Dê des Bh’noong a payé le plus lourd tribut, avec la majorité des décès. Tous les villageois ont reçu l’ordre d’évacuer. Un millier de militaires et secouristes ont été mobilisés pour fouiller la terre, retrouver des survivants et venir en aide aux sinistrés.
Hô Van Dê est encore hanté par ce qui s’est passé dans son village il y a trois ans. Lorsque le glissement de terrain s’est produit, son épouse et lui étaient coincés dans leur champ de cannelle.
Des soutiens opportuns
“Quand nous sommes arrivés chez nous, des centaines de blocs de roche et de terre avaient détruit notre village. Nous avons perdu huit membres de notre famille. Tous les efforts déployés par les autorités locales pour atténuer l’impact du glissement de terrain n’ont pas suffi. Au bout du compte, Dame nature a été trop forte”, raconte-t-il, la gorge serrée. Ses yeux regardent vers l’autel dédié à ses proches en se remémorant cette triste histoire.
Vue panoramique du village de Bang La. |
Mai Xuân Sang, chef de la Police du district de Nam Trà My, qui a participé aux secours, témoigne : “Les pluies torrentielles et les vents violents ont rendu difficiles l’arrivée des secours et l’évacuation des populations touchées. Nous avons laissé nos véhicules et marché à travers les montagnes pendant près d’une journée”. Les autorités locales, en collaboration avec les habitants et des philanthropes originaires de la province, ont apporté leur aide aux personnes dans le besoin. Ils ont également travaillé sur l’évacuation des résidents des zones vulnérables vers des endroits plus sûrs.
Quelques mois après, toutes les familles du village de Bô Dê ont recu une nouvelle maison dans celui de Bang La. Sur une superficie de 6 ha, ce nouveau village compte 39 familles. Chacune d’entre elles dispose de 200 m² pour construire une maison de 50 m², d’une valeur totale de 150 millions de dôngs, entièrement financée par l’État.
Au milieu des pertes énormes dans les zones touchées par les inondations, le soutien opportun du Parti, de l’État, de la communauté et de la société est une grande aide pour aider les Bh’noong à surmonter les difficultés. La joie se lit sur le visage de Hô Thi Mai en parlant de sa nouvelle vie. “Nous avons bénéficié d’importants investissements. Les politiques et projets en faveur des ethnies minoritaires ont changé la physionomie de notre village”, se réjouit-elle.
Les chemins du village sont calmes. |
Désormais, les chemins à Bang La sont tous goudronnés. Les habitants sont raccordés au réseau électrique national. Au cœur du village se trouve une école maternelle spacieuse, et le village dispose encore d’espaces vacants, suffisants pour environ 40 familles.
De nombreuses formations sur les techniques de culture et d’élevage ont été organisés. Ces formations ont donné aux villageois les outils pour appliquer les techniques avancées dans la production et se développer économiquement. Leurs conditions de vie s’améliorent continuellement. “La solidarité interethnique s’est consolidée. Beaucoup de familles ont réussi à transformer leurs rêves en réalité”, affirme Trân Huy Dung, président du Comité populaire du district de Nam Trà My. Il fait savoir également que la province de Quang Nam a adopté de nombreuses politiques en faveur des ethnies minoritaires, avec notamment l’accès aux terres agricoles et aux techniques de production, la formation des coopératives et la sensibilisation au changement des mentalités.
Texte et photos : Phuong Nga/CVN