Les eaux commencent à refluer dans le Sud du Pakistan

Les flots ont commencé à refluer le 30 août dans la basse vallée de l'Indus et dévié leur course d'une grande ville, Thatta, vidée de ses habitants dans le Sud du Pakistan, pays dévasté depuis plus d'un mois par les pires inondations de son histoire.

En une semaine, des millions de personnes avaient fui leurs villages dans la province méridionale du Sind, et évacué des grandes villes à mesure que les flots de l'Indus en furie rompaient les digues en dévalant vers son embouchure dans la mer d'Oman.

"L'eau est en train de refluer vers la mer et le niveau baisse, de nombreux habitants commencent à retourner chez eux", a assuré le 30 août Hadi Bakhsh Kalhoro, un haut responsable administratif du district de Thatta, la zone la plus touchée dans cette province méridionale du Sind.

Depuis plusieurs jours, la ville de Thatta s'est vidée de ses quelque 300.000 habitants à mesure que les villages alentour étaient submergés. Des militaires et des ouvriers travaillaient d'arrache-pied depuis 4 jours pour tenter de combler une large brèche ouverte dans la digue principale protégeant la ville.

"La brèche a été à moitié bouchée et, par chance, les flots ont également changé de direction et s'écartent de la ville et des quartiers peuplés", a affirmé M. Kalhoro qui considère le danger comme quasiment écarté pour Thatta.

Le niveau des eaux au barrage principal de la région, Kotri, près de la grande ville d'Hyderabad, a baissé, a confirmé à Islamabad le chef du département de la Météorologie nationale, Qamar-uz-Zaman Chaudhry. Mais tout danger n'est pas écarté, selon lui, "notamment là où les digues ont rompu".

L'Indus va rester "à des niveaux exceptionnellement élevés pour encore 24 heures", a aussi prévenu sur son site internet le Centre de prévision des inondations.

La basse vallée de l'Indus, dans la province méridionale du Sind, est devenue ces derniers jours la région la plus inondée du Pakistan, à mesure que dans les autres, essentiellement le Nord et le Centre, les eaux ont fait place à la boue, mettant au jour la pire catastrophe humanitaire de l'histoire de ce pays de près de 170 millions d'habitants.

Un peu plus d'un mois après le début des inondations, quelque 8 millions de sinistrés, dont environ 5 millions de sans-abri, ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU. Et l'exode massif du Sind va sans doute gonfler ces chiffres. Le bilan de 1.600 morts va aussi considérablement augmenter à mesure que les eaux vont se retirer, ont prévenu les autorités.

AFP/VNA/CVN

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