Cette baisse serait la plus forte jamais enregistrée depuis 40 ans, a précisé l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, au cours d'une conférence de presse, rappelant que l'évolution des émissions mondiales était jusqu'ici de +3% par an en moyenne.
Selon lui, cette inversion de tendance représente une "fen-être de tir unique" pour se mettre sur une trajectoire qui permettrait de limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés, sous réserve de mise en place très rapide des politiques adéquates.
"En réduisant les émissions, la crise économique et financière a créé une fenêtre de tir pour la transition du système énergétique mondiale. C'est une chance unique mais il faut agir maintenant", a indiqué en écho le plus haut responsable climat de l'ONU, Yvo de Boer, dans une préface au rapport de l'AIE.
L'énergie, qui représente les deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, "est au coeur du problème et doit donc être au coeur de la solution", souligne l'AIE. Cette dernière a présenté un scénario qui permettrait de limiter la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à 450 ppm (parties par million), ce qui permettrait, selon les scientifiques, de limiter la hausse de la température mondiale à + 2 degrés.
"Sans essayer de prescrire une issue idéale aux négociations, il reflète un ensemble d'engagements et de politiques plausibles qui pourraient émerger", explique le texte.
La chute des émissions attendue cette année en raison de la crise signifie concrètement qu'"il est moins difficile d'atteindre l'objectif de 450 ppm " et que " cela ne l'était l'année dernière", a expliqué M. Birol.
Selon l'AIE, les trois quarts de cette diminution attendue sont liés à la crise économique et un quart est lié aux mesures mises en place par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique.
Des délégués de plus de 180 pays sont réunis durant une dizaine de jours à Bangkok (Thaïlande) en vue de préparer la voie à un accord mondial en décembre à Copenhague pour donner une suite au protocole de Kyoto dont les premiers engagements s'achèvent fin 2012.
AFP/VNA/CVN