Les Britanniques cèdent un petit coin de jardin pour sauver les abeilles

Les Britanniques sont de plus en plus nombreux à oeuvrer contre le déclin rapide des abeilles butineuses, un phénomène signalé dans le monde entier, en installant des ruchers dans leurs jardinets en pleine ville.

Le regain d'intérêt pour la tradition ancestrale de l'apiculture découle d'inquiétudes croissantes en matière de sécurité alimentaire, et traduit une volonté d'agir pour protéger l'environnement.

L'Association des apiculteurs britanniques (BBKA), créée en 1874, a enregistré une progression de 10% du nombre de ses membres au cours des 12 derniers mois, avec plus de 15.000 adhésions. Jon Harris, 43 ans, est encore un apiculteur novice. Il s'est lancé dans l'aventure il y a tout juste 6 mois et sa première récolte cet été s'est avérée plus qu'encourageante.

L'unique ruche installée dans son petit jardin de Brixton (un quartier à la population très dense du Sud de Londres) a produit 20 kg de miel, "ce qui prouve qu'il y a quelque chose qu'elles aiment dans les alentours", se réjouit-il, enveloppé dans sa tenue de protection blanche tandis que voltigent autour de lui des centaines d'abeilles.

Lorsqu'il retire un cadre d'alvéoles à miel, son visage s'éclaire d'un large sourire de satisfaction : "Ce rayon d'alvéoles est tout simplement fantastique", déclare-t-il en chassant délicatement les quelques abeilles qui virevoltent, encore à leur ouvrage.

Les abeilles n'ont pas besoin de prairies de fleurs sauvages pour trouver du nectar, les haies et autres buissons plantés le long de la voie ferrée qui passe derrière sa maison faisant parfaitement l'affaire. Et les insectes sont capables de voler jusqu'à 6,5 kilomètres pour trouver leur bonheur.

Profitant d'une abondance de temps libre après son licenciement en mars, le quadragénaire a participé à une journée de formation sur l'apiculture en milieu urbain.

"C'est un de ces passe-temps qui vous font sortir et réaliser quelque chose de naturel, au contraire d'un cours de poterie ou d'un cours de photographie", poursuit-il.

Mais si les abeilles prospèrent dans son jardin, elles sont dans une situation critique au niveau mondial.

Quelque 10.000 professionnels de l'apiculture d'une centaine de pays et 500 chercheurs sont réunis du 15 au 20 septembre au sommet mondial Apimondia 2009 à Montpellier (Sud de la France), afin d'élucider le mystère du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles (CCD). Ce syndrome, qui peut décimer 90% d'une colonie, a été répertorié dans une partie de l'Amérique du Nord, en Europe mais aussi en Asie.

"Le déclin est patent", indique Chris Deaves, l'un des responsables de l'association des apiculteurs britanniques. "L'hiver dernier au Royaume-Uni, nous avons perdu environ 21%" de la population d'abeilles, et "l'hiver précédent entre 25% et 30%". Les experts d'Apimondia ont cité en particulier pesticides, virus et agriculture intensive pour expliquer ce déclin. "L'intérêt pour l'apiculture progresse très, très rapidement. Peut-être à cause du sentiment que tout le monde doit faire quelque chose pour que la planète soit un meilleur endroit où vivre", avance M. Deaves. Et expliquer : en ville, "vous ne pouvez pas avoir de vaches ou de moutons, mais vous pouvez avoir des abeilles".

Sans oublier la délicieuse récompense faite maison. Le miel de Jon Harris a "un parfum d'eucalyptus, très mentholé, lorsqu'il sort des alvéoles. Il disparaît un peu par la suite. Mais c'est probablement le meilleur miel que j'ai jamais goûté".

AFP/VNA/CVN

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