Selon une étude, "lorsqu'on augmente le taux de pénétration (de téléphonie mobile) de 10%, s'en suit une augmentation de la croissance économique additionnelle de près de 0,6%", explique Philippe Dongier, responsable des technologies de l'information et des communications (TIC) à la Banque mondiale (BM).
Pour l'internet à haut débit, cette corrélation passe même à 1,3% de croissance supplémentaire, selon M. Dongier.
La montée en puissance du téléphone portable, qui doit atteindre 4,6 milliards d'utilisateurs cette année (contre un milliard en 2003), selon l'Union internationale des télécommunications (UIT), a ainsi porté ce mouvement particulièrement sensible dans les pays émergents.
Là, l'usage accru du téléphone mobile (rendu possible par l'extension des réseaux) a réellement bouleversé le quotidien des populations rurales, apportant un soutien également sans pareil aux entrepreneurs de toutes sortes.
Pêcheurs, agriculteurs, artisans ont pu, grâce à leur portable, améliorer leur productivité ou trouver des clients, via essentiellement les téléphones portables et SMS.
En Inde, des pêcheurs ont appris à s'informer en pleine mer de la demande en poisson à terre et à vendre ainsi leur marchandise au bon port. Ces technologies ont ainsi un "effet direct sur les revenus des pêcheurs", raconte encore le spécialiste de la BM.
Au Rwanda, les hôpitaux ont pu optimiser la gestion de leurs stocks de médicaments en se tenant informés par texto, donne-t-il également en exemple.
Quant à la Malaysia, où la couverture réseau atteint depuis peu les moindres recoins du pays, le quotidien des populations rurales s'y est nettement amélioré grâce au téléphone portable, estime Mohamed Sharil Tarmizi, président de l'autorité de régulation du pays, la Commission des télécommunications et du multimédia.
"Avant, les gens marchaient une demi-journée pour se rendre à une clinique ou pour se rendre dans un centre d'appel", explique-t-il, alors que maintenant ces populations obtiennent leurs informations par SMS.
Orascom Telecom, présent notamment en République populaire démocratique de Corée, au Pakistan et en Algérie, a profité de ce boom technologique et a constaté dans la plupart des pays émergents des taux de pénétration qui sont passés en 3 ans de 20% à près de 80%, explique Khaled Ismail, responsable du développement à l'opérateur égyptien.
"Au Pakistan, seulement 4% des foyers sont équipés d'une ligne fixe. C'est très peu", constate-t-il. Mais, avec 50 millions de Pakistanais abonnés au portable, les entrepreneurs ont pu travailler différemment.
Orascom Telecom n'est pas le seul à avoir profité de l'explosion de son marché national. Comme lui, l'opérateur China Mobile cherche désormais à conquérir d'autres places.
AFP/VNA/CVN