Le typhon Ketsana, un avertissement

Le typhon qui s'est abattu la semaine dernière sur l'Asie du Sud-Est peut être l'occasion de faire prendre conscience de ce que risque la région avec le réchauffement climatique, estiment les experts.

Les pays de l'Asie du Sud-Est, très exposés aux déchaînements climatiques, ne se sont guère exprimés jusqu'à présent face aux pays riches, dans les négociations entamées il y a 2 ans et qui ont repris en début de la semaine dernière à Bangkok (Thaïlande).

Mais, à 2 mois du Sommet décisif de Copenhague (Danemark) en décembre prochain, les quelque 380 morts dénombrés dans le sillage du typhon Ketsana aux Philippines, au Vietnam et au Cambodge, sonnent comme un avertissement.

Les pays du Sud-Est asiatique "sont ceux qui seront confrontés aux conséquences des changements climatiques si nous n'obtenons pas un accord à Copenhague", souligne Yvo de Boer, le plus haut responsable du climat aux Nations unies. "Les villes côtières (...) sont susceptibles d'être touchées par l'augmentation du niveau de la mer, les typhons, les inondations et les changements de comportements climatiques", ajoute-t-il.

Les Philippines ont récemment lancé un appel aux pays développés pour une réduction des émissions carboniques. "Les ruines et la douleur n'auront pas été vaines" s'ils prennent des mesures significatives, a estimé Heherson Alvarez, le patron des négociateurs philippins. Les négociations de Bangkok achoppent pour l'instant sur les mêmes blocages que ceux constatés depuis des mois.

Les pays les plus pauvres refusent de prendre le risque de ralentir leur développement et demandent aux riches de payer la facture et de faire l'effort chez eux d'abord. Les pays industrialisés, pour leur part, considèrent qu'ils ne peuvent atteindre les objectifs sans la participation de tous. Jusqu'à présent, l'Asie du Sud-Est n'avait pris aucun engagement en terme d'émissions carboniques. Mais les choses pourraient changer.

L'Indonésie a ainsi indiqué cette semaine que le président Susilo Bambang Yudhoyono prévoyait une réduction de 26% des émissions carboniques d'ici 2020. Le pays est le troisième émetteur de gaz carbonique dans le monde, selon des experts.

La région pourrait se servir de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) pour parler d'une seule voix, soulignait récemment Catherine Wong Mei Ling, universitaire à l'Institute of Southeast Asian Studies de Singapour, dans le quotidien Straits Times. L'ASEAN "peut aussi plus facilement organiser des levées de fonds et des transferts de technologie en offrant aux pays développés un marché plus important", estimait-elle. Reste aux partenaires du bloc régional à trouver une position commune. "Ce n'est pas impossible, mais il n'y a pas eu d'accord parce que les pays sont très différents", a admis le patron indonésien des négociations sur le climat, Agus Purnomo.

AFP/VNA/CVN

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