Au deuxième jour de sa visite en Irak, M. Biden a lancé cet appel après avoir rencontré séparément les 2 principaux prétendants au poste de Premier ministre, le sortant Nouri al-Maliki et l'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi. Quatre mois après les législatives, les Irakiens attendent toujours de connaître le nom de leur prochain chef de gouvernement et la composition de l'exécutif. Un blocage préoccupant pour Washington qui préférerait que ses troupes de combat laissent derrière elles un contexte politique apaisé, alors que la situation demeure instable sur le plan de la sécurité.
Le 4 juillet soir, plusieurs obus de mortiers se sont abattus sans faire de victimes sur la Zone verte, secteur ultrasécurisé où se trouve notamment l'ambassade américaine, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur.
"Je ne donne pas de leçon, mais le concept de reléguer au second plan les intérêts personnels est fondamental pour la réussite de toute nation", a déclaré M. Biden lors d'une réception en présence notamment du président irakien Jalal Talabani, du vice-président Tarek al-Hachémi, du chef de la diplomatie Hoshyar Zebari et du ministre du Pétrole, Hussein Chahristani.
L'avancée des négociations dépend de "la volonté de faire passer vos intérêts individuels après le bien commun", a-t-il ajouté. "Je plaide auprès de vous pour que vous terminiez ce que vous avez commencé", a-t-il lancé. "À mon humble opinion, pour atteindre vos objectifs, il faut que chacune de vos communautés soit représentée de façon proportionnelle dans ce nouveau gouvernement", a-t-il déclaré. "Le Bloc irakien, l'Alliance de l'État de droit (AED), l'Alliance nationale irakienne (ANI) et l'Alliance kurde vont tous devoir jouer un rôle important dans ce nouveau gouvernement pour qu'il fonctionne", a-t-il poursuivi.Le Bloc irakien dirigé par M. Allawi, un chiite soutenu par les sunnites, est sorti en tête du scrutin devant l'AED de M. Maliki.
M. Maliki est parvenu à forger avec les chiites de l'ANI une coalition qui peut être majoritaire au parlement avec l'appui des Kurdes, mais son maintien au pouvoir ne fait pas consensus au sein-même de cette alliance. "M. Biden a été très coopératif et souhaite une solution à la crise dans le meilleur délai", a déclaré le député Hussein Chaalan (Bloc irakien), qui a assisté à l'entretien avec M. Allawi.
Le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh, a indiqué à la télévision publique que M. Biden avait insisté auprès de M. Maliki sur la nécessité pour les Irakiens de former eux-mêmes un gouvernement, sans pressions régionales.
Accompagné de son épouse Jill, M. Biden avait célébré dans la matinée l'indépendance des États-Unis avec des militaires américains lors d'une cérémonie de naturalisation de 156 militaires au palais Al-Fao, une ancienne résidence de Saddam Hussein aujourd'hui au cœur de la base américaine de Camp Victory (Ouest de Bagdad).
Il a réaffirmé que les États-Unis respecteraient le calendrier de retrait de leurs troupes de combat. Le contingent américain comptera au 1er septembre 50.000 hommes, contre 77.500 actuellement.
AFP/VNA/CVN