La Belgique prend la tête de l'Union européenne

La Belgique, sans véritable gouvernement et plus que jamais écartelée entre Flamands et francophones, a pris le 1er juillet le relais de l'Espagne pour présider pendant 6 mois une Union européenne elle même en plein doute et confrontée à une grave crise économique.

La 12e présidence belge de l'Union arrive à un moment critique alors que les dossiers en suspens sont nombreux : achèvement de la réforme de la supervision bancaire et financière, mise en place du service diplomatique européen, renforcement de la gouvernance économique européenne.

Le nouveau gouvernement belge ne sera pas en place avant octobre et la nouvelle équipe n'aura que peu de temps pour s'adapter.

D'aucuns redoutent un scénario analogue à celui que l'UE avait connu au premier semestre 2009 lorsque le gouvernement tchèque a chuté au beau milieu de sa présidence, faisant perdre toute influence à Prague dans la conduite des affaires européennes. "La Belgique a certes beaucoup de conviction européenne mais un pays dont l'avenir est incertain n'a pas un très grand crédit politique", estime Christian Franck, professeur à l'Institut d'études européennes de l'Université catholique de Louvain (UCL).

Les Belges insistent sur le consensus qui règne dans le royaume sur les questions européennes pour tenter de rassurer.

Ils soulignent également que le Traité de Lisbonne a mis un peu en veilleuse le rôle des présidences tournantes. Désormais, le pays qui l'assume pendant un semestre est cantonné plus à un rôle de co-pilote que de chef d'orchestre. "Nous serons d'abord au service des institutions européennes", martèle le Premier ministre belge, Yves Leterme, "nous voulons adopter une position modeste".

La présidence belge entend s'effacer au profit du président stable de l'UE, un autre Belge, Herman Van Rompuy et de la Haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et jouer un rôle de "facilitateur" de compromis.

Les Belges auront besoin de tout leur savoir-faire pour remplir l'une de leurs priorités : faire avancer le projet de gouvernement économique européen, sujet qui divise. Ils veulent donner de la chair à un concept encore vague mais sans que cela serve aux États pour marginaliser la Commission européenne. "On ne peut pas plaider sans cesse pour un gouvernement économique sans réaliser que cela impose un renforcement des institutions européennes, c'est à dire un rôle accru de la Commission européenne", notamment pour veiller à une discipline budgétaire renforcée, a expliqué hier le ministre des Finances, Didier Reynders, dans des entretiens accordés à plusieurs grands journaux européens.

"Ce ne sont pas les chefs d'État ou les ministres qui vont gérer la gouvernance économique", a-t-il mis en garde. "Un directoire réduit à 2 pays ne mènerait pas très loin", a-t-il ajouté à l'adresse du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel.

Parmi les autres dossiers que la présidence belge compte faire aboutir figure le futur service diplomatique européen, qui pourrait être déclaré opérationnel le 1er décembre peu avant la fin de la présidence belge. La Belgique veut aussi poursuivre les travaux engagés pour l'élargissement de l'Union.

AFP/VNA/CVN

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