"Nous voyons le risque d'une attaque aux armes biologiques comme une menace sérieuse pour la sécurité nationale et une priorité de politique étrangère", a indiqué Mme Clinton lors de la 7e Conférence d'examen de la Convention sur les armes biologiques qui se tient à Genève (Suisse) jusqu'au 22 décembre. "Les armes biologiques constituent une menace transnationale. Nous pouvons seulement nous protéger contre elles par une action transnationale", a-t-elle poursuivi.
Selon la chef de la diplomatie américaine, les avancées scientifiques permettent de guérir plus de maladies, mais rendent aussi plus facile à des États ou des groupes terroristes de développer de telles armes. "Même s'il devient plus facile de développer ces armes, il demeure extrêmement difficile de les détecter, car presque la totalité de la recherche biologique peut servir à un double objectif", a averti Mme Clinton.
Face à ces dangers, la secrétaire d'État a appelé les membres de la Convention, qui rassemble 165 pays, à poursuivre leur travail afin d'empêcher des États d'acquérir de telles armes. "La capacité des terroristes et d'autres acteurs non-étatiques à développer et à utiliser de telles armes est en train de grandir" et les membres de la Convention doivent renouveler leurs efforts sur les prochaines années pour contrer cette menace, a-t-elle dit.
Pour Mme Clinton, "les signes d'alerte sont trop sérieux pour être ignorés", notamment avec l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995 qui a fait 12 morts et des milliers d'intoxiqués ou la découverte en 2001 en Afghanistan par les forces de la coalition de preuves qu'Al-Qaïda voulait mener des attaques avec des armes biologiques.
Pour faire face à ce danger, Mme Clinton a appelé à revoir les méthodes de rapport de la Convention pour notamment contrôler ce que font les membres pour se protéger du mauvais usage de matériel biologique.
Elle a également appelé les États à prendre leurs propres mesures pour prouver leur transparence. Les États-Unis vont ainsi inviter l'année prochaine plusieurs pays membres de la Convention à une visite d'un site de défense biologique américain.
La Convention, entrée en vigueur en 1975, interdit la mise au point, la fabrication et le stockage d'armes bactériologiques. Elle s'inscrit, avec le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la Convention sur les armes chimiques, dans le cadre des efforts de la communauté internationale en vue de lutter contre la prolifération d'armes de destruction massive.
AFP/VNA/CVN