La Belgique a enfin un nouveau gouvernement

La Belgique sort de la crise politique la plus longue de son histoire avec la nomination par le roi Albert II le 5 décembre au soir d'un gouvernement de coalition dirigé par le socialiste francophone Elio Di Rupo.

M. Di Rupo, 60 ans, premier francophone à diriger un gouvernement en Belgique depuis plus de 30 ans, ne bénéficiera d'aucun état de grâce face aux marchés et à la pression des indépendantistes flamands.

La prestation de serment du nouveau chef du gouvernement, de ses 12 ministres et 6 secrétaires d'État devait avoir lieu le 6 décembre à 15 heures, a précisé le Palais royal.

Dix-huit mois après la chute du gouvernement dirigé par le démocrate-chrétien flamand Yves Leterme et 540 jours après les élections législatives du 13 juin 2010, il a fallu une dernière négociation marathon de 20 heures pour que les six partis appelés à composer la coalition s'entendent, plus tôt dans la journée, sur la répartition des portefeuilles. Les changements sont peu nombreux par rapport à l'équipe sortante.

Seule différence notable, les socialistes flamands, dans l'opposition jusqu'ici, rejoignent dans la majorité les socialistes francophones et les libéraux et démocrates-chrétiens, tant flamands que francophones. Les Verts et les nationalistes flamands restent dans l'opposition.

Le principal changement consiste en un échange de portefeuille entre le libéral francophone Didier Reynders, qui cède les Finances, poste qu'il occupe depuis 1999, au chef de la diplomatie sortant, le démocrate-chrétien flamand Steven Vanackere. Didier Reynders, l'un des doyens des cénacles européens, conserve un poste à forte visibilité internationale avec les Affaires étrangères et européennes.

D'autres ministres clés du dernier exécutif devaient conserver leurs fonctions, à l'instar de la socialiste francophone Laurette Onkelinx, confirmée aux Affaires sociales et à la Santé, ou du démocrate-chrétien flamand Pieter De Crem, maintenu à la Défense.

La centriste francophone Joëlle Milquet passe du ministère de l'Emploi à celui de l'Intérieur. Un autre centriste francophone, Melchior Wathelet, obtient un secrétariat d'État chargé de l'Énergie, de l'Environnement et des Transports.

Les libéraux flamands de l'Open VLD, le parti le plus à droite du futur gouvernement, auront en charge la Justice (Annemie Turtelboom), les politiques de l'Asile et de l'Immigration (Maggie De Block), ainsi que les Pensions (Vincent Van Quickenborne).

Elio Di Rupo présentera sa déclaration de politique générale devant les députés le 7 décembre, à temps pour assister les 8 et 9 décembre au sommet de l'Union européenne à Bruxelles. La Chambre des députés devrait voter la confiance au nouveau gouvernement le 10 décembre.

Arrivant au pouvoir à un moment où partout en Europe la gauche est à la peine, Elio Di Rupo a réussi à forger des compromis entre Flamands et francophones que beaucoup pensaient inaccessibles. Mais il ne devrait pas pour autant connaître d'état de grâce.

Ce francophone qui maîtrise mal le néerlandais, la langue de 60% de la population belge, doit encore convaincre les Flamands qu'il peut mener à bien les réformes économiques et la décentralisation accrue, actées dans l'accord de gouvernement.

AFP/VNA/CVN

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