>> Équateur : la capitale Quito en "état d'urgence" face à 27 incendies de forêts
>> Équateur : la percée de la gauche pousse la présidentielle vers un second tour
>> Équateur : le ministre de l'Intérieur remplacé après moins d'une semaine en fonction
![]() |
Des affiches électorales du président candidat à sa réélection Daniel Noboa et de la candidate de gauche Luisa Gonzalez, le 11 avril 2025 à Guayaquil, en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mme Gonzalez, avocate de 47 ans, aspire à devenir la première femme à diriger le pays. Daniel Noboa, entrepreneur millionnaire de 37 ans, espère gouverner quatre ans de plus, après avoir gagné par surprise les élections anticipées d'octobre 2023 convoquées par son prédécesseur Guillermo Lasso pour éviter une procédure de destitution.
Ces dernières années, le pays andin de 18 millions d'habitants a connu une transformation brutale.
Ses ports sur le Pacifique, son économie dollarisée et sa position entre Colombie et Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, ont fait de l'Équateur un lieu clé de transit et de stockage de la drogue.
Les gangs rivaux y ont fleuri, faisant exploser le taux d'homicides. Le début d'année 2025 est le plus sanglant depuis l'existence de statistiques à ce sujet : une personne est assassinée chaque heure dans le pays.
Jadis considéré comme un havre de paix dans une région troublée, "l'Équateur est devenu le pays le plus violent d'Amérique du Sud", relève Christophe Ventura, spécialiste de l'Amérique latine à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Samedi 12 avril, le gouvernement a décrété un état d'urgence de 60 jours et instauré des couvre-feux nocturnes dans les régions les plus touchées par la violence.
"Il y a de la délinquance, il y a de la drogue, des crimes, des extorsions", énumère tristement Alfredo Cucalon, guide touristique à Guayaquil (Ouest), capitale économique devenue plaque tournante du trafic de drogue, notamment vers l'Europe et les États-Unis.
"Nous espérons que ce dimanche, les choses vont enfin s'arranger, qu'on nous laissera travailler en paix et que le calme reviendra", déclare Marcelo Salgado, 61 ans, gérant d'une cafétéria à Quito.
Les deux candidats ont terminé le premier tour de février au coude-à-coude, avec un écart de moins de 1%.
![]() |
Un soldat équatorien monte la garde devant du matériel électoral avant sa distribution pour la présidentielle à Guayaquil, le 12 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Surpris d'être ainsi talonné, Daniel Noboa a dénoncé de "nombreuses irrégularités". La mission électorale de l'Union européenne a assuré n'avoir pas observé "le moindre type de fraude".
Les 13,7 millions d'électeurs concernés par le vote obligatoire sont appelés aux urnes pour le second tour de 07h00 à 17h00 locales (12h00 à 22h00 GMT).
De l'avis de plusieurs observateurs, jamais le pays n'avait été aussi polarisé depuis le retour à la démocratie à la fin des années 1970.
Quel que soit le vainqueur, le pays se réveillera divisé. "Si l'écart est très faible, (le gouvernement) débute avec un problème. Il a presque la moitié du pays contre lui", souligne le politologue Simon Pachano, de l'université Flacso.
AFP/VNA/CVN