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Hung, une antenne de l’École primaire de Giao Thiên, à Thanh Hoa (Centre). |
Photo : CTV/CVN |
Nichée sur les majestueuses crêtes du mont Bù Rinh, où les effluves de brouillard rencontrent les nuages, se trouve Hung, un village paisiblement enveloppé dans la brume fraîche. Ce hameau, situé dans la commune de Giao Thiên, province de Thanh Hoa (Centre), est le foyer du groupe ethnique Thai.
Le chemin y menant évoque une immersion dans un monde onirique : une route asphaltée serpente à travers des pentes sinueuses, bordée de falaises abruptes et de forêts anciennes et sombres.
Pham Van Thai, secrétaire du Comité communal du Parti, se souvient qu’il y a à peine quelques années, ce tronçon de dix kilomètres était un véritable cauchemar pour les habitants. “Même les conducteurs les plus aguerris mettaient près de deux heures sur cette piste cahoteuse. Pendant la saison des pluies, elle était aussi glissante que de la graisse”, confie M. Thai. “Aujourd’hui, les motos roulent sans effort sur la nouvelle route goudronnée, traversant un léger voile de brume blanche, pour atteindre le cœur de Hung en seulement 30 minutes”, ajoute-t-il.
Parallèlement à la construction routière, le gouvernement a massivement investi dans les infrastructures scolaires. Lê Xuân Hiêp, chef du village de Hung, se remémore avec émotion : “Autrefois, Hung, une antenne de l’école primaire de Giao Thiên, était un assemblage de salles de classe de fortune, construites en bambou et en chaume. Quand il pleuvait, l’eau s’infiltrait sur les cahiers des enfants. La pauvreté était telle que de nombreux enfants devaient abandonner leurs études car leurs familles ne pouvaient pas se permettre d’acheter du kérosène pour les lampes”.
“Désormais, la nouvelle école est solidement bâtie, alimentée par le réseau national d’électricité - un rêve que les villageois n’osaient pas envisager avant 2023”, raconte -t-il.
Selon M. Hiêp, l’électricité et l’accès routier sont arrivés tardivement dans le village, mais leur arrivée a engendré des changements miraculeux. Les maisons en bois abritent désormais des télévisions. Les enfants n’étudient plus sous la lueur vacillante de lampes à pétrole, et l’alphabétisation commence à éclore sur les pentes des montagnes.
Ce rêve simple est le premier fruit d’efforts inlassables. Le village de Hung affiche désormais un taux de fréquentation scolaire de 100%. Les enfants Thai ne travaillent plus sans relâche dans les champs. Au lieu de cela, ils portent des cartables, des crayons et nourrissent le rêve d’échapper à la pauvreté grâce à l’éducation.
Vi Lê Thao Liên, élève de 4e année, exprime son enthousiasme : “J’adore aller à l’école ! Je veux devenir enseignante un jour, pour pouvoir enseigner aux plus jeunes de mon village”.
Trinh Thi Liên, directrice de l’École primaire de Giao Thiên, précise que l’établissement est le fruit du soutien gouvernemental et des contributions des villageois. Il comprend un campus principal et deux annexes situées dans les villages de Hung, Khu et Poong, accueillant 462 élèves, dont 232 issus de ménages défavorisés.
Sur l’antenne de Hung, 37 élèves, de la première à la cinquième année, sont inscrits. En raison du faible nombre d’élèves, l’école a regroupé les classes de première et deuxième années, ainsi que celles de troisième et quatrième années. “Ce campus compte trois enseignants. L’une est une locale qui a épousé un villageois. Les deux autres font la navette quotidiennement depuis la commune de Giao Thiên, maintenant que les routes sont accessibles”, explique Mme Liên.
Une transformation durable
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Au campus primaire de Hung, dans le village éponyme, province de Thanh Hoa. |
Photo : CTV/CVN |
“À ce jour, le village de Hung compte trois enfants au lycée et 19 au collège, dont cinq fréquentent l’école semi-internat pour minorités ethniques, déclare M. Hiêp. Nous avons déjà deux enseignantes de maternelle originaires du village. Nous espérons cependant que davantage de nos jeunes deviendront enseignants, remplaçant les femmes qui doivent venir de loin”.
Actuellement, les deux campus scolaires de Hung (maternelle et primaire) n’ont pas d’enseignants masculins - seulement des enseignantes qui se sont installées dans le village. Truong Thi Hân, directrice du campus primaire de Hung, est originaire de la commune de Câm Tâm, province de Thanh Hoa, et travaille dans la commune de Giao Thiên depuis 25 ans. Elle poursuit maintenant son travail dans le village de Hung.
Mme Hân raconte comment un épais brouillard enveloppe souvent le village, réduisant la visibilité à quelques mètres seulement - générant du danger pour les enseignants qui se rendent à l’école. Elle se souvient qu’autrefois, les enseignants devaient aller à pied car les chemins étaient impraticables en moto. L’école devait faire alterner les enseignants chaque année pour partager les difficultés.
“Les conditions sont bien meilleures maintenant. Nous avons des routes goudronnées, l’électricité et le réseau mobile. Chaque fois que je viens ici, voir les enfants si respectueux et studieux me rend vraiment heureuse”, déclare Mme Hân.
Un responsable du Comité populaire de la commune de Giao An, reconnaît que Hung est le village le plus reculé et le plus difficile de la commune. Cependant, grâce au soutien gouvernemental et aux politiques préférentielles, il se développe économiquement et les villageois aspirent à un avenir meilleur.
Malgré les difficultés persistantes, les villageois accordent une grande importance à l’éducation. De plus en plus d’enfants fréquentent l’école maternelle à l’âge approprié, et Hung affiche l’un des taux de scolarisation les plus élevés de la commune.
Huong Linh - Thê Luong/CVN