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Wall Street s'est envolée mardi 23 décembre, le Dow Jones dépassant dès l'ouverture le seuil historique des 18.000 points. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Produit intérieur brut (PIB) américain a augmenté de 5% en rythme annualisé au 3e trimestre, ce qui représente une révision en hausse de 1,1 point de pourcentage par rapport à la 2e estimation (3,9%). C'est le rythme d'expansion le plus fort depuis l'été 2003.
Ce bon chiffre a surpris les analystes qui misaient sur une croissance, déjà solide, de 4,3% tandis que Wall Street s'est envolée mardi 23 décembre, le Dow Jones dépassant dès l'ouverture le seuil historique des 18.000 points.
"2014 représente un tournant", a commenté la Maison Blanche dans un communiqué. "L'économie a crû au 3e trimestre au rythme le plus rapide depuis plus d'une décennie", a souligné Jason Furman, président du Cercle des conseillers économiques. Il a assuré que "cette expansion robuste montrait la solide tendance de fond de la reprise même si (...) il y a des facteurs passagers dans la croissance du 3e trimestre".
L'effet des bas prix du pétrole
L'effet des bas prix du pétrole
De juillet à septembre, l'activité de la première économie mondiale s'est encore accélérée, par rapport aux 4,6% du 2e trimestre et à la contraction de l'hiver dernier (-2,1%).
La première estimation du 4e trimestre qui touche à sa fin ne sera connue que le 30 janvier. Alors que les chiffres de la consommation de décembre -le plus fort mois de l'année- ne sont pas encore connus, certains analystes, comme Paul Dales de Capital Économics ont dès mardi 23 décembre relevé leur prévision d'expansion du PIB à 3% pour le dernier trimestre de l'année.
La Réserve fédérale américaine à Washington. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le dynamisme au 3e trimestre est en effet d'abord le reflet de consommateurs optimistes, encouragés par la baisse des prix de l'essence. La chute des prix des carburants, qui a commencé cet été, agit comme "une baisse d'impôts", aiment à dire les commentateurs. Les faibles prix du pétrole, qui ont chuté de 50% depuis juin, sont là pour durer, assure en outre le Fonds monétaire international (FMI).
Les dépenses de consommation ont grimpé de 3,2%, le plus fort niveau depuis fin 2013. Les Américains ont davantage investi dans les services, notamment de santé, mais aussi dans les divertissements.
La forte hausse des achats de biens durables (+9,2%), qui portent sur des biens d'une durée de vie de plus de trois ans, donc plus chers et impliquant souvent un recours au crédit, est vue comme un signe de confiance en l'avenir.
Pour Michael Gapen, analyste de Barclays Research, "cela en dit plus long sur les attentes des consommateurs par rapport au marché de l'emploi et aux perspectives de revenus que des prix de l'essence moins chers".
Un retour des dépenses publiques a également contribué à l'expansion, une manne qui pourrait ne pas se renouveler l'année prochaine alors que le Congrès sera entièrement dominé par les républicains. Elles ont pesé quasiment pour un point de croissance au 3e trimestre avec notamment un bond de presque 10% des dépenses l'État fédéral, portées par la défense.
Le secteur résidentiel en revanche est toujours décevant, ne contribuant que pour un dixième de point à la croissance.
Il ne faut pas s'attendre à un tel rythme de croissance au dernier trimestre, affirment certains analystes comme Chris Low de FTN Financial qui voient "les dépenses d'investissement faiblir" du fait d'un retour de bâton des faibles prix du pétrole sur l'industrie énergétique.
Pour Doug Handler d'IHS, "la méga-croissance des deux trimestres passés ne va pas durer", mais comme Standard and Poor's, il mise sur une expansion autour de 3% l'année prochaine, un niveau qui fera l'envie de bien des économies industrialisées dans le reste du monde.