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"Les conclusions (du sommet) disent que le fonds est ouvert pour des contributions directes des États (...). Le principe est ancré", a salué le Luxembourgeois, même s'il n'y a pas eu de véritable débat sur les contributions nationales entre les dirigeants.
Vingt-quatre heures plus tôt, il réclamait devant le Parlement européen "des propositions concrètes et pas seulement des +paroles, paroles+". "J'ai besoin de +money, money+", avait-il lancé, en faisant référence à son plan d'investissement pour relancer la croissance et l'emploi, priorité de son mandat.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Un appel auquel les États membres, réunis jeudi 18 décembre en sommet, sont restés sourds, préférant temporiser avant d'ouvrir leur portefeuille pour contribuer au plan.
"D'ici le prochain sommet en février, la Commission devra être très claire sur la gouvernance du plan d'investissement, sur les règles de fonctionnement. C'est à la lumière de cela que nous allons décider si et de combien nous allons contribuer", a prévenu Sandro Gozi, le ministre italien des Affaires européennes dans un entretien.
Le plan Juncker s'appuie sur une partie du budget européen et sur la Banque européenne d'investissement (BEI), le bras financier de l'UE, pour mobiliser au total 315 milliards d'euros. Mais des contributions directes des États membres, directes ou via les banques nationales de développement, accentueraient considérablement sa force de frappe. De nombreux appels du pied ont été lancés aux pays bénéficiant de marges budgétaires, Allemagne en tête. Jusqu'ici sans succès.
Pour encourager les États membres, la Commission européenne propose que les sommes versées ne soient pas comptabilisées dans le calcul de leur déficit. "Il n'y a pratiquement aucune raison pour ne pas participer au financement", argue M. Juncker. Un argument que n'entendent pas les États qui veulent plus d'assurances.
"Je ne vais pas mettre d'argent sur la table sans savoir d'abord quelles sont les propositions concrètes pour faire fonctionner ce fonds", s'est justifié jeudi 18 décembre le Premier ministre belge Charles Michel, résumant l'état d'esprit ambiant. "Je veux que ce fonds soit mobilisé surtout au départ d'argent privé", a-t-il insisté.