"Je veux qu'il soit absolument clair que le Congrès va relever le plafond de la dette", a déclaré M. Geithner au cours d'un entretien sur la chaîne ABC News dans l'émission "This Week".
À la question de savoir s'il en était certain, il a répondu: "absolument", ajoutant que les dirigeants du Congrès étaient conscients des "risques catastrophiques" qu'encourrait l'économie américaine dans le cas contraire.
Démocrates et républicains doivent se mettre d'accord sur le relèvement du plafond de la dette d'ici au 16 mai, faute de quoi les États-Unis ne seront pas en mesure de payer leurs intérêts. Mais les républicains réclament de nouvelles coupes budgétaires en échange de ce vote. "Permettre aux gens de commencer à douter de la capacité des États-Unis à obéir à leurs obligations" de dette "serait catastrophique", a insisté le secrétaire du Trésor sur une autre émission, "Meet the press", sur la chaîne NBC. "Ce qui se passerait" si le relèvement du plafond n'était pas accepté, "c'est que nous devrions arrêter les versements aux personnes âgées" des programmes de retraite et d'assurance-santé, "nous devrions arrêter de verser les prestations aux anciens combattants. Nous devrions arrêter tous les autres paiements sur toutes les autres choses que fait le gouvernement", a-t-il détaillé. "Et nous risquerions de faire défaut sur notre dette. Et si nous faisions cela, nous précipiterions l'économie américaine et l'économie mondiale de nouveau dans la récession, la dépression", a-t-il ajouté.
Alors que le président américain Barack Obama a fixé le 13 avril l'objectif de réduire le déficit de 4.000 milliards de dollars cumulés sur douze ans, M. Geithner a souligné que l'administration américaine souhaitait "que le Congrès mette en place un vaste cadre, équilibré pour réduire nos déficits de long terme". "Nous allons prendre un peu plus de temps car nous allons le faire de manière graduelle", a précisé M. Geithner.
Le président américain a prévenu que la lutte contre les déficits ne devrait négliger aucun secteur, même les programmes d'assurance-maladie publics ou les dépenses militaires, et s'est dit déterminé à faire payer davantage d'impôts aux plus aisés.
Face à la polémique déclenchée par les révélations selon lesquelles le conglomérat américain General Electric n'avait pas payé d'impôts aux États-Unis au titre de 2010 en dépit de 12,6 milliards de dollars de bénéfices, M. Geithner a estimé que les entreprises "ne paient pas d'impôts sur la base de la solidité de leurs activités" mais de "l'efficacité de leurs lobbyistes", ce qui est "mauvais pour l'économie". "Nous voulons un système fiscal avec un taux d'imposition des sociétés plus bas" tout en "éliminant les niches fiscales, les réductions spéciales de certaines dépenses", a-t-il noté.
Enfin, M. Geithner a relativisé la hausse des prix du pétrole et de l'essence : "l'impact se ressent dans l'économie mais nous pouvons l'absorber, car l'économie se renforce", cela "ne va pas mettre en danger la reprise".
AFP/VNA/CVN