"Nous allons débuter des discussions très techniques sur un large ensemble de sujets", avait affirmé aux médias un expert de la Banque centrale européenne (BCE), à son arrivée au ministère des Finances le 12 avril dans l’après-midi.
Peu avant, un porte-parole de la délégation de la Commission européenne au Portugal avait indiqué que des réunions étaient "en cours entre les trois équipes pour définir le programme" de leur mission.
Dans la soirée, le cabinet du Premier ministre démissionnaire José Socrates a annoncé le 13 avril la consultation des différents partis politiques représentés au parlement afin d'aborder la question de l'aide internationale.
La première réunion avec le Parti social-démocrate (PSD), le principal parti d'opposition de centre-droit, est prévue à 09h30 (08h30 GMT).
Face à la pression des marchés et au risque de rupture de financement de l'État portugais, l'UE comme le FMI se dont dits prêts à aider le Portugal à la stricte condition que Lisbonne adopte d'ici la mi-mai un "programme d'ajustement", qui devra impliquer "les principaux partis politiques", basé sur des mesures d'austérité "ambitieuses" et une politique de "croissance et compétitivité" alliant réformes structurelles et privatisations. Mais dans le contexte de la crise politique ouverte par la démission le 23 mars de M. Socrates, le gouvernement sortant et le PSD, pour l'instant favori des sondages pour remporter les prochaines élections législatives anticipées du 5 juin, ne sont guère enclins au compromis, pourtant exigé par les bailleurs de fonds pour garantir l'application des mesures quel que soit le résultat du scrutin.
L'arrivée au Portugal des experts européens et surtout du FMI, 28 ans après la dernière intervention du Fonds monétaire international dans le pays, faisait le 12 avril la Une de toute la presse et l'ouverture des journaux télévisés. "L'équipe qui atterrit aujourd'hui à Lisbonne, du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, vient consacrer notre échec. Chaque marche à la descente de l'avion sera un coup porté à notre orgueil, notre autonomie, notre autodétermination", écrivait le directeur du quotidien économique Journal de Negocios, Pedro Santos Guerreiro. "Le pays est aujourd'hui humilié", poursuivait-il. Selon une première estimation du commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn, le montant de l'aide devrait avoisiner les 80 milliards d'euros.
Pour le Portugal, un accord mi-mai est indispensable, l'État devant rembourser au 15 juin une échéance de dette de près de cinq milliards d'euros, qu'il pourra difficilement emprunter sur les marchés en raison des taux d'intérêt prohibitifs exigés par les investisseurs, y compris sur le très court terme.
La "mission d'évaluation technique", arrivée le 12 avril à Lisbonne, devrait dans un premier temps limiter ses rencontres aux représentants du ministère des Finances et de la Banque du Portugal, les "négociations politiques" entre la "troïka" (UE, BCE, FMI), le gouvernement et les partis d'opposition étant prévues à partir du lundi 18 avril.