«La croissance s'enhardit dans les pays riches», estime l’OCDE

Malgré l'accumulation des risques et un chômage persistant, la croissance devrait être meilleure que prévu début 2011 dans les pays riches, à l'exception du Japon frappé par les catastrophes, estime l'OCDE.

"La perspective de croissance paraît nettement meilleure aujourd'hui qu'elle ne s'annonçait il y a quelques mois", s'est félicité le 5 avril le chef économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Pier Carlo Padoan.

En novembre, dans ses dernières prévisions, le club des pays riches s'attendait à ce que la reprise traverse un trou d'air cette année.

Finalement, "la croissance du premier trimestre sera sans doute plus élevée que prévu", écrit l'OCDE dans ses prévisions intérimaires pour les États-Unis, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et le Canada. Même tendance générale pour le deuxième trimestre, même si les économies italienne et britannique pourraient, elles, faire un peu moins bien que prévu. "L'OCDE estime que la croissance économique des économies du G7 en dehors du Japon pourrait atteindre un taux annuel d'environ 3% dans la première moitié de 2011", souligne l'organisation, dont le siège est à Paris.

Ces prévisions ne prennent pas en compte le Japon car il est "impossible" de mesurer pour le moment l'impact du séisme et du tsunami du 11 mars ainsi que des accidents en chaîne qui ont suivi à la centrale nucléaire de Fukushima 1.

L'OCDE avance tout de même quelques estimations : les "pertes en capital physique" oscilleraient "entre 3,3 et 5,2% du PIB annuel" du Japon, dont la croissance "devrait être affectée par une réduction de 0,2 à 0,6 point de pourcentage" au premier trimestre et de 0,5 à 1,4 point au deuxième. "Les efforts de reconstruction (...) pourront permettre de compenser ces effets négatifs dès le troisième trimestre", selon le rapport.

Outre les conséquences des catastrophes japonaises, plusieurs risques, anciens ou récents, planent sur la reprise mondiale. "Le chômage reste problématique", avec un taux "supérieur de deux points de pourcentage par rapport au début de la crise dans la zone OCDE", rappellent les experts de l'organisation.

Parmi les inquiétudes figurent toujours la crise de la dette, mais aussi l'envolée du cours du pétrole et les tensions dans le monde arabe, ainsi que la faiblesse persistante de certains marchés immobiliers "avec un engagement des banques qui pourrait entraîner des risques de fragilisation financière".

L'OCDE se veut aussi "prudente" sur l'inflation, a expliqué Pier Carlo Padoan. Si on ne tient pas compte de l'"or noir" et des matières premières, les statistiques "semblent exclure une reprise importante de l'inflation dans les mois à venir", a-t-il souligné. Mais parallèlement, "les anticipations d'inflation sont en train de réapparaître" et pourraient être un "premier signe" d'une augmentation plus généralisée des prix, a-t-il mis en garde.

Pour autant, les signaux positifs l'emportent pour l'instant sur les incertitudes. Surtout, "la reprise devient autonome, ce qui signifie que le besoin d'un soutien budgétaire ou de politique monétaire sera moins important", s'est réjoui le chef économiste.

Au moment où les plans d'austérité sont mis en oeuvre et où la Banque centrale européenne s'apprête à relever son taux d'intérêt, les bonnes nouvelles viennent du secteur privé : les comptes des entreprises "apparaissent plutôt en bonne santé, ce qui permettrait de soutenir la croissance économique grâce à l'investissement privé".

AFP/VNA/CVN

7/4/2011 [/body

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